L’AMF s’alarme des démisions de maires

Philippe Pottiée-Sperry
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L’AMF s’alarme des démisions de maires

Près de 1300 maires ont démissionné depuis 2020, selon le gouvernement. Menant sa propre enquête, l’AMF confirme la tendance. Et l’explique par la hausse des normes, le recul des moyens ou les conditions d’exercice du mandat de moins en moins attractives.

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Face aux 1293 démissions de maires enregistrées depuis les municipales de 2020, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a estimé, début avril, qu’il s’agit de « moyennes comparables » au passé. Pas vraiment d’accord, l’AMF a jugé ces démissions plus élevées qu’auparavant et « révélatrices de conditions de plus en plus difficiles d’exercice du mandat municipal ».
L'association pointe « un découragement lié à un accroissement de la bureaucratie et des normes » mais aussi « un recul des moyens des maires en raison de la suppression par l’Etat de fiscalités locales et de la baisse des dotations », sans oublier « des conditions (rémunération, droits sociaux, fonctionnement des équipes municipales) de moins en moins attractives ».

« Une « cote d’alerte »
Pour « objectiver » le phénomène, l’AMF mène en ce moment sa propre enquête. Dans une interview au journal La Montagne du 28 avril, son président, David Lisnard, indique qu’à ce jour, « selon les données fournies par 43 de nos 103 associations départementales, 500 maires, 1800 adjoints et 8500 conseillers municipaux ont démissionné depuis 2020 ». Et d’estimer qu’en extrapolant, cela rejoint le chiffre indiqué par Christophe Béchu avec « une tendance d’au moins 1300-1400 maires démissionnaires ». 
« Des chiffres au moins équivalents à ceux du précédent mandat qui avait, lui, vu doubler les démissions », rappelle-t-il en s’inquiétant d’« une tendance trop élevée ». Dans une interview au Figaro, début avril, David Lisnard évoquait une « cote d’alerte car les démissions d’élus locaux atteignent un niveau jamais vu ».

« Reconnaissance des positions de l'AMF »
Dans le journal de l’AMF, « Maires de France », du mois de mai, il estime que « l'exécutif semble commencer à prendre la mesure de la gravité de la situation : lors de sa rencontre avec les associations d'élus, le 12 avril, la Première ministre a souhaité que "les moyens de valoriser l'engagement des élus et de mieux les protéger face aux violences trop fréquentes dont ils font l'objet" figurent parmi les principaux sujets de l'agenda territorial ». 
« C'est un début et une reconnaissance des positions de l'AMF portées par son groupe de travail dédié », conclut David Lisnard.

Philippe Pottiée-Sperry
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