INTERVIEW EXCLUSIVE : Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris

Danièle Licata
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Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris

Après les exploits des sportifs tricolores et l’engouement du public qui constituent déjà un souvenir national, que va-t-il rester des Jeux Olympiques ? Pour Zepros, Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, ouvre le chapitre de l’après-Jeux. Rencontre. 

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Zepros Territorial: Après les exploits des sportifs tricolores et l’engouement du public qui constituent déjà un souvenir collectif national, que va-t-il rester des Jeux Olympiques?

 Patrick Ollier : La métropole du Grand Paris a été pleinement engagée dans la réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques avec un investissement de 212 M€, dont 147 M€ dans des équipements et infrastructures qui vont rester en héritage sur le territoire métropolitain. Il y a bien sûr l’emblématique Centre Aquatique Olympique, dont la métropole est maître d’ouvrage, inauguré avec le président de la République le 4 avril dernier. Le CAO, c’est l’histoire d’une belle réussite, alors que tout le monde doutait de notre capacité à livrer l’équipement… nous l’avons fait avec un mois d’avance! Il est l’unique ouvrage sportif pérenne construit pour les Jeux. Tous les autres équipements sont réversibles. La métropole est propriétaire du CAO, il restera en Seine-SaintDenis pour favoriser l’apprentissage de la natation dans ce département où un enfant sur deux ne sait pas nager à son entrée au collège. En parallèle, au titre du rééquilibrage territorial, nos aides aux communes se sont accélérées avec plusieurs dispositifs d’envergure: 86 communes ont participé à une programmation métropolitaine baptisée «Vivez les Jeux de Paris 2024 dans votre commune», composée de près de 500 animations locales, festives, sportives, culturelles, ou commerciales, gratuites et intergénérationnelles, prévues pendant toute la période olympique, en cœur de ville comme au bord des cours d’eau. Dix sites de célébration animés et financés par la métropole du Grand Paris à hauteur de 5,3 M€ pour offrir une programmation variée : retransmissions des compétitions, animations sportives permettant de rencontrer des athlètes, de découvrir les disciplines olympiques et paralympiques, et de valoriser les savoirfaire locaux. 32360 billets pour les Jeux Olympiques et Jeux Paralympiques ont été mis à disposition de 131 communes pour les jeunes de moins de 15 ans, près de 7 M€ investis dans l’Olympiade culturelle pour donner à voir l’extraordinaire vitalité culturelle du territoire métropolitain et offrir un rayonnement artistique aux valeurs de l’olympisme dans l’ensemble des communes de la métropole, avec notamment 96 communes métropolitaines ayant accueilli l’exposition «Empreintes 1924-2024, cent ans d’héritage olympique» qui met en avant l’empreinte des Jeux de Paris 1924 à travers une sélection de près d’une centaine de photographies parmi 2500 clichés inédits datant de 1924 issus des archives du CNOSF. Des actions pour la jeunesse ont également été mises en place avec 1832 mallettes pédagogiques dénommées «Jeux, Arts et Sports» distribuées aux écoles élémentaires de la métropole pour permettre de découvrir de manière ludique les valeurs de l’olympisme et 4000 livres jeunesse intitulés «La natation», produits avec la maison d’édition Flammarion, consacrés à l’apprentissage de la nage seront distribués gracieusement aux écoles de la métropole à hauteur de deux exemplaires par établissement. 

Z.T.: Le Grand Paris a mis en avant une ambition écologique pour les JO. Quels éléments seront conservés après les Jeux pour maintenir cette impulsion environnementale? Quelles infrastructures développées pour les JO bénéficieront durablement aux habitants du Grand Paris? Parallèlement, quels projets sont prévus pour encourager l’accès au sport et renforcer les infrastructures sportives au niveau local ? 

P.O.: Le Centre Aquatique Olympique est véritablement l’emblème de notre ambition environnementale pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. L’exemplarité a été au cœur de notre démarche! La forme concave de la toiture, une spectaculaire construction en bois constituée de 91 catènes, les plus longues du monde, permet de réduire le volume d’air à chauffer de 20 %. Il filtre la lumière, récupère les eaux de pluie, intègre les réseaux techniques et accueille l’une des plus grandes toitures solaires urbaines de France avec près de 5000 m² de panneaux photovoltaïques sur 10000 m² de toiture. Par ailleurs, la chaleur utilisée pour le bon fonctionne du CAO provient d’un réseau de chauffage urbain (data center) et d’un échangeur de chaleur. L’élément clé d’une piscine est l’eau. Pour préserver cette ressource, un système spécifique de récupération des eaux grises (eaux issues des systèmes de filtration) a été mis en place afin de réduire les besoins en eau douce et d’en réutiliser 50 %. Au titre de l’économie circulaire, les 2500 sièges des tribunes définitives ont été fabriqués à partir de bouchons et de bouteilles en plastique 100 % recyclé. Au titre du rééquilibrage territorial, la métropole du Grand Paris a également participé à la construction et la rénovation de six autres piscines ainsi que le réemploi de deux bassins utiles aux métropolitains en héritage. Un héritage majeur au cœur de la métropole qui complète l’offre sportive départementale pour répondre aux besoins des habitants, que ce soit pour l’apprentissage de la natation, de la pratique sportive ou du loisir. 

Z.T.: Les JO ont permis, le temps des épreuves, de construire une société plus inclusive et solidaire. Comment le Grand Paris prévoit-il de faire perdurer cette ambition pour les habitants de la région?

 P.O.: L’héritage sportif des Jeux se poursuit avec la construction de nouveaux équipements sportifs et parasportifs de pointe. Je pense notamment au Pôle de Référence Inclusif Sportif (PRISME) à Bobigny, un équipement handisport innovant et unique en Europe, financé à hauteur de 13 M€ par la métropole du Grand Paris. Ainsi qu’avec l’Institut de Santé Parasportif Connecté (ISPC) aux Mureaux dont la première pierre a été posée le 23 juillet dernier, et enfin le Campus «Sport dans la ville» à Pantin qui sera 100 % accessible pour les personnes à mobilité réduite. La métropole s’honore de participer à l’héritage des paralympiques à commencer par l’investissement! l

Danièle Licata
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