3 Minutes / 3 questions dans les conditions du direct

Quel projet de votre dernier mandat vous rend le plus fier ?

Deux projets me tiennent particulièrement à cœur. Le premier, c’est la rénovation énergétique de l’école Jules Ferry. Nous en avons fait un bâtiment à énergie passive, le premier de France à être rénové sur les fondations d’une école des années 1960. Le tout en site occupé et en seulement sept mois ! Nous avons utilisé des panneaux photovoltaïques, installé un système de récupération des eaux de pluie… C’est un démonstrateur de ce que la transition écologique peut produire de concret, même dans une commune de 12 600 habitants.
L’autre grande fierté, c’est l’aménagement participatif d’un parc urbain sur une ancienne friche du centre-ville. Nous avons proposé aux habitants de décider eux-mêmes de l’usage du site, avec quelques invariants : pas de logements, pas d’équipements imposés. Ce sont eux qui ont défini les usages – îlots de fraîcheur, jeux pour enfants, boîtes à livres, mobilier convivial… Ce projet symbolise notre volonté de faire la ville avec ceux qui l’habitent. Et ça fonctionne : le lieu est investi, apaisé, intergénérationnel. Il y a un véritable contrôle social positif qui s’est instauré.

Y a-t-il un projet qui vous laisse un goût d’inachevé ?

Nous avons réussi à aller au bout de nombreux projets, même en surmontant des contraintes réglementaires ou financières. Mais s’il y a une frustration, c’est celle de ne pas avoir pu finaliser la reconversion d’une friche industrielle, qu’on appelle ici “la Lamoitie”. Il s’agit d’un ancien site de fonderie très pollué, quasiment en centre-ville. Cela fait dix ans que nous travaillons à sa dépollution et à sa réhabilitation, mais nous sommes confrontés à des blocages réglementaires et à l’inaction du propriétaire. Malgré les sollicitations de l’établissement public foncier, on n’a pas encore réussi à débloquer la situation. C’est typiquement un exemple de projet qui avance à pas lents, alors qu’il pourrait offrir du foncier stratégique pour de l’habitat. J’espère sincèrement pouvoir relancer ce dossier si je suis réélu en 2026.

Quel projet marquera selon vous durablement votre mandat ?

Sans hésitation, le renouvellement urbain du quartier minier de Sabatier. Raismes, comme d’autres villes du bassin minier, a été construite autour de l’extraction du charbon. Lorsque les puits ont fermé, les cités minières sont restées, souvent dans un état de vétusté avancé. Grâce à l’“Engagement pour le renouveau du bassin minier”, signé en 2017, nous avons pu engager une transformation profonde.
Cela passe par la rénovation thermique des logements, mais aussi par la requalification des espaces publics. C’est un travail collectif avec l’État, la région, le département, et bien sûr la commune. Ce patrimoine est aujourd’hui inscrit à l’Unesco, mais cette inscription est évolutive : elle ne vaut que si on continue à le valoriser. C’est une responsabilité, mais aussi une fierté. Ce projet illustre la capacité à faire du neuf avec de l’ancien, sans renier l’histoire du territoire.