Loi Transports : les élus réclament des moyens pour les routes du quotidien

, mis à jour le 17/07/2025 à 11h48
Image
Réseau routier local : les élus dénoncent un financement toujours aux abonnés absents

Alors que le gouvernement s’apprête à présenter une loi cadre sur les transports, les associations d’élus — AMF, Intercommunalités de France et France urbaine — pointent un angle mort majeur : l'oubli persistant des routes communales et intercommunales, pourtant essentielles aux déplacements du quotidien. Elles réclament des mesures concrètes et chiffrées, à la hauteur des enjeux.

Partager sur

Le rapport final présenté le 11 juillet 2025 par Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, dans le cadre de la conférence « Ambitions France Transports », n’a pas rassuré les élus locaux. Si le texte chiffre à 3,2 milliards d’euros par an les investissements supplémentaires nécessaires dans les transports (rail, fluvial, fret, routes nationales), les associations d’élus dénoncent l’exclusion quasi totale des voiries gérées par les communes et intercommunalités. Ces dernières représentent pourtant 65,5 % du réseau routier français, avec 715 000 km de routes et 120 000 ponts. « Le Gouvernement se contente d’un audit superficiel et d’un financement minimal pour son propre réseau non concédé, soit moins de 1 % du réseau, en ignorant les besoins du bloc communal », dénoncent les associations. Pire encore, elles alertent sur une tentative de redirection de recettes prévues pour les collectivités vers des programmes nationaux.

Au-delà de la voirie, c’est aussi la mobilité du quotidien qui est reléguée au second plan. L’une des propositions phares des élus — l’extension de la compétence mobilité à toutes les intercommunalités volontaires — n’a pas été retenue. Les pistes de financement des autorités organisatrices de la mobilité (AOM) ne sont ni chiffrées, ni dotées d’un calendrier.

Face à cet immobilisme, les élus avancent six demandes concrètes :

  • Réouvrir la compétence mobilité à toutes les intercommunalités ;
  • Permettre à chaque AOM de fixer librement le versement mobilité, sous condition d’un plan de mobilité précis ;
  • Réaffecter une part significative des recettes routières aux collectivités, avec un soutien spécifique pour les zones rurales ;
  • Intégrer les collectivités dans le financement post-concession autoroutière ;
  • Revaloriser les redevances versées par les opérateurs utilisant le domaine public routier ;
  • Réattribuer aux communes le produit des amendes dressées par leur propre police municipale.

Pour les associations, les travaux de la conférence Ambitions France Transports, qui avaient permis un dialogue constructif, doivent déboucher sur des engagements concrets, à l’occasion du futur débat parlementaire. Faute de quoi, c’est tout l’entretien du réseau local — et donc la mobilité des Français — qui pourrait être gravement compromis.

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire