
Lutte contre le réchauffement climatique : la Banque des Territoires met la main à la poche pour soutenir les collectivités

Climat, logement, simplification : pour sa 6e éditio du Printemps des Territoires, la Banque des Territoires a réuni au CENTQUATRE-Paris, acteurs publics et privés autour d’un mot d’ordre partagé : agir. Entre inquiétudes sur les moyens et ambition d’adaptation, la Banque des Territoires a dégainé plusieurs plans de financement. Montant de l'engagement : 6 milliards d’euros supplémentaires pour accompagner le changement.
Le 13 mai, pour sa 6e édition, le Printemps des Territoires a rassemblé plusieurs centaines d’élus, de représentants de l’État et d’acteurs publics autour d’un objectif commun : accélérer l’adaptation des territoires face aux défis climatiques et sociaux. “ Le changement climatique, ce n’est plus une hypothèse, c’est une évidence. Il faut accompagner les territoires dans leur résilience”, a lancé en ouverture des plénières Antoine Saintoyant, directeur par intérim de la Banque des Territoires.
Plus d’1 milliard d’euros supplémentaires pour les collectivités
Au cœur des annonces : un plan d’actions de 1 milliard d’euros sur cinq ans en prêts et ingénierie pour aider les collectivités à faire face aux impacts du changement climatique. Ce nouveau financement s’ajoute aux 35 milliards d’euros que la Banque des Territoires mobilise dans le cadre de la stratégie climatique de la Caisse des Dépôts. Il ciblera notamment les zones les plus vulnérables : quartiers prioritaires, outre-mer, littoral, montagne. “Face à l’urgence climatique, nous devons agir vite et massivement. Ce plan global reflète notre ambition : transformer la vulnérabilité en moteur de résilience”, a insisté Antoine Saintoyant.
Agir même à contre-courant
Mais comment mieux préparer nos territoires aux conséquences du changement climatique ? Invité à la première table ronde de l'après-midi, Christian Estrosi, maire de Nice, donne le ton : “le courage politique, c’est d’agir parfois contre son opinion publique. Ce que les citoyens reprocheront demain, c’est avant tout l’inaction.” Quant à Jehan-Éric Winckler, Préfet délégué en charge de la reconstruction, auprès de la Préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes, il a, pour sa part, salué les dynamiques locales, tout en alertant sur la complexité réglementaire : “Il faut simplifier, territorialiser les normes, et sortir du modèle unique.”
AGiLE : 5 Md€ pour loger les étudiants
Autre temps fort : le lancement du programme AGiLE, doté de 5 milliards d’euros pour créer 75 000 logements étudiants d’ici à 2030. Près de 7 000 places sont déjà annoncées avec le groupe Uxco. Le programme finance à la fois la construction, la réhabilitation lourde et la transformation de résidences, via 3,5 Md€ de prêts, 1,5 Md€ d’investissements et une enveloppe de 20 M€ d’ingénierie territoriale.
“L’objectif est clair : adapter l’offre au plus près des réalités locales”, a commenté la CDC Habitat.
Territoires, temps long et action collective
Au fil des échanges, un mot-clé revient : le collectif. Adaptation climatique, logement, mobilités, eau : tous les participants s’accordent sur la nécessité d’une action coordonnée et pérenne. “Il faut apprendre des crises et anticiper les suivantes. La reconstruction à l’identique n’est plus possible”, a souligné Jean-René Cazeneuve, Président de la Commission de Surveillance de la Caisse des Dépôts et député de la 1ere circonscription du Gers. Et de conclure : “Nous devons repenser nos territoires comme des systèmes vivants, adaptables, avec des outils durables. Et ça commence aujourd’hui.”
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