, mis à jour le 23/07/2025 à 12h41

3 minutes / 3 questions dans les conditions du direct

Laurence Luneau
Maire
Clisson (44)
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Neuf mois après son arrivée à la tête de la mairie de Clisson, la nouvelle maire revient sur une initiative de santé locale : la Viebox, une boîte d’informations médicales d’urgence distribuée aux habitants

Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec « Place des élus », premier réseau social dédié aux élus et aux acteurs locaux, à la rencontre d’un élu de France. Un format direct, rapide et percutant pour découvrir les défis, réussites et visions de femmes et d’hommes engagés. Invitée cette semaine, Laurence Luneau maire de Clisson (44). En 3 minutes chrono, elle partage ses projets marquants, ses petites frustrations et ses grandes ambitions pour sa ville. Un échange sans détour, à ne pas manquer ! 

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Quel projet de votre dernier mandat vous rend le plus fière ?

Je suis arrivée il y a seulement neuf mois à la tête de la mairie, mais si je devais mettre en avant une initiative forte, ce serait la Viebox. C’est un projet à la fois simple, utile et profondément humain. Il a été porté par un entrepreneur nantais, Nicolas Marc, qui nous a contactés directement. L’idée ? Une petite boîte contenant les informations médicales essentielles d’un habitant, à conserver chez soi, pour permettre aux secours de gagner de précieuses minutes en cas d’urgence. Nous avons tout de suite été séduits. En tant que collectivité, nous avons décidé de distribuer gratuitement 1 000 boîtes, notamment aux personnes âgées. Ce projet coche toutes les cases : innovation low-tech, utilité publique, partenariat local, et surtout, un vrai service rendu aux citoyens. C’est aussi une manière de valoriser l’audace entrepreneuriale lorsqu’elle sert le bien commun.

Y a-t-il un projet qui vous laisse un goût d’inachevé ?

Oui, et c’est un sujet très lourd : l’Ehpad de notre commune. Comme beaucoup d’établissements en France, il est en grande difficulté financière. Il est géré par le centre communal d’action sociale (CCAS) mais reste sous la tutelle de l’État et du département pour la tarification et les agréments. Aujourd’hui, malgré des besoins criants, nous n’obtenons pas les moyens suffisants pour pérenniser l’établissement. Nous avons même dû renoncer à l’ouverture d’une extension pourtant prête à accueillir de nouveaux résidents. Je me sens profondément impuissante. On nous demande de tenir un établissement à bout de souffle sans nous donner les leviers nécessaires. C’est une situation frustrante, car la responsabilité pèse sur nous, mais les décisions nous échappent. Cela met en péril à la fois le service public de proximité et les finances de la commune.

Quel projet marquera selon vous durablement votre mandat ?

Ce qui marquera ce mandat, c’est moins un projet en particulier qu’un contexte. Celui d’un mandat entièrement traversé par des crises : sanitaire, économique, budgétaire, politique. On a dû composer avec des imprévus constants, avec des injonctions contradictoires et un désengagement progressif de l’État sur de nombreux fronts. Être maire aujourd’hui, c’est gérer l’incertitude, faire preuve de résilience, chercher sans relâche des solutions locales à des problèmes nationaux. Cela suppose aussi de savoir être opportuniste – dans le bon sens du terme – en saisissant les rares fenêtres d’action disponibles. Ce mandat restera celui de l’adaptation permanente. C’est une transformation profonde de la fonction d’élu local, qui doit désormais jongler entre attentes croissantes des citoyens et moyens de plus en plus contraints.
 

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
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