
Débroussailler pour mieux prévenir : les maires appelés à agir face au risque d’incendie

Alors que la France fait face à un été à haut risque, le réseau des Communes forestières tire la sonnette d’alarme. Il demande au gouvernement de simplifier les Obligations Légales de Débroussaillement (OLD), outil clé pour prévenir les feux de forêt. Les élus locaux sont en première ligne, mais peinent à appliquer une réglementation jugée trop complexe.
Les feux récents ont ravivé une inquiétude bien connue des territoires forestiers : celle de l’impuissance face à l’ampleur des incendies. Or, la prévention est un levier désormais bien identifié. Le débroussaillement – lorsqu’il est réalisé correctement – divise par trois le risque d’être touché, comme le montre l’exemple du feu de Gonfaron (Var) en 2021 : 70 % des constructions débroussaillées ont été épargnées.
Mais ce geste de bon sens, devenu obligatoire dans certaines zones, reste mal appliqué. En cause : la complexité de la réglementation. Réalisable uniquement hors période estivale pour éviter les départs de feu accidentels, l’OLD repose en partie sur les maires, investis du pouvoir de police en matière de Défense des forêts contre l’incendie (DFCI). Le réseau des Communes forestières alerte donc : pour être efficace, cet outil doit être simplifié, généralisé, et soutenu par une politique claire et accessible.
Des élus mobilisés, mais démunis
Les maires, déjà soumis à une responsabilité pénale dans le cadre de la DFCI, ont besoin d’un accompagnement renforcé. Communes forestières France multiplie les efforts pour les soutenir : plus de 3 000 élus sensibilisés chaque année, accompagnements individualisés, outils pédagogiques, et dès septembre, un cours en ligne spécifique sur les OLD. L’association a aussi co-rédigé une foire aux questions avec l’AMF, à destination des élus et des propriétaires concernés.
Face à une réglementation trop complexe, Jean Bacci, sénateur du Var et président des Communes forestières Provence-Alpes-Côte d’Azur, a interpellé le gouvernement le 9 juillet dernier. Il a rappelé que « l’impact sur la biodiversité des OLD est largement moindre que celui d’un incendie non maîtrisé ».
L’appel est clair : il faut agir vite, car la menace ne fait que croître. Simplifier les OLD, former les élus, responsabiliser les citoyens, et surtout, ne pas laisser seuls ceux qui sont en première ligne de la prévention.
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