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Plan eau : le gouvernement accompagne 50 sites industriels pour une gestion plus sobre de l’eau

Danièle Licata
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L'Etat s'engage à réduire la consommation d'eau de 50 sites industriels.

Dans le cadre du Plan Eau dévoilé le 30 mars dernier par le Président de la République, les ministres de l’industrie, de la Transition écologique et le secrétaire d’État chargée de la Biodiversité lancent un dispositif d’accompagnement ciblé de 50 sites industriels situés sur tout le territoire dans les zones de tension.

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Près de 6 mois après la présentation par le Président de la République du Plan d’action pour une gestion résiliente et concertée de l’eau, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Roland Lescure ministre délégué chargé de l’Industrie et Sarah El Haïry, secrétaire d'Etat chargée de la Biodiversité, se sont rendus à Balan (01) le 21 août dernier alors que les feux de forêt se sont amplifiés cet été dans un climat de sècheresse sévère.

Des évènements tragiques qui rappellent que l’eau est devenue une source rare et les objectifs de réduction de 10 % des prélèvements d’ici à 2030 inscrits dans le cadre du Plan d’action exigent une implication de tous les acteurs y compris l’industrie.

Des mesures d’accompagnement pour un gestion plus sobre

« Le sujet de l’eau est pris au plus haut niveau, dans sa globalité, avec l’ensemble des acteurs et avec la ferme volonté de mobiliser tous les leviers d’action » a affirmé Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. 

Après l’appel à projets « INNOV EAU » de France 2030, lancé en juillet dernier et doté de 100 M€, qui devrait accompagner les innovations dans le secteur pour permettre à terme d’assurer une meilleure gestion de l’eau, de son traitement et de la donnée, l’Exécutif lance  un dispositif d’accompagnement ciblé de 50 sites industriels situés en zones de tension dont les 15 premiers sites sont déjà identifiés.

« Les industries ont déjà commencé à mettre en œuvre des mesures concrètes pour réduire leur consommation d’eau, mais avec les mesures du Plan eau. D’ailleurs, depuis 2018, le secteur a baissé de de 17 % ses prélèvements en eau grâce à l’adaptation de ses outils productifs. Mais il s’agit désormais d’aller plus loin, plus vite et de montrer l’exemple » précise Sarah El Haïry, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée de la Biodiversité.

Identifier, améliorer et optimiser

Concernant l’identification de 50 sites industriels à enjeux, trois critères ont été retenus : ceux les plus consommateurs en eau, ceux situés dans des zones en tension hydrique, enfin ceux qui ont un potentiel important de réduction de leurs consommations. « Cet accompagnement permettra d’approfondir le diagnostic sur leurs besoins en eau, d’identifier les leviers d’amélioration et de mettre en œuvre des optimisations pour une meilleure sobriété hydrique, avec un possible appui financier des Agences de l’eau » précise le Gouvernement.

Et pour y parvenir les solutions qui s’offrent aux industriels sont multiples : changer les processus de fabrication, réutiliser les eaux (eaux de processus, eaux usées traitées et eaux pluviales) ou encore décaler le calendrier de production.

Parmi les 50 sites, celui de Kem One sur la plateforme de Balan illustre la possibilité de mettre en œuvre ces solutions en mobilisant des leviers technologiques et opérationnels. En effet, l’exploitant a réussi à baisser ses consommations de 30 % depuis 2006. En 2023, le site aura à nouveau diminué ses prélèvements en eau de 20 % par rapport à 2019 à production constante. Le site de Kem One s’est appuyé sur un diagnostic « eau » complet pour faire évoluer son processus de fabrication dans une logique de meilleure efficacité de l’eau utilisée, identifier et réparer les fuites sur son réseau souterrain et investir dans certains équipements permettant de limiter les consommations.

Kem One va poursuivre cette démarche pour réduire encore de 75 % ses prélèvements à l’horizon 2030 avec le recyclage en boucle fermée des « eaux mères » utilisées comme solvant dans la transformation du PVC. L’industriel lancera également une étude sur le remplacement de l’approvisionnement par forage dans la nappe phréatique par un prélèvement en surface dans le Rhône et la valorisation des eaux usées pour l’irrigation agricole à proximité du site.

En parallèle à ce travail individuel auprès des sites, une démarche a été lancée auprès des filières industrielles dans le cadre des Comités Stratégiques de filière (CSF). Ceux-ci sont mobilisés pour élaborer un plan de sobriété hydrique d’ici la fin de l’année.

Bercy réunira les dirigeants des 50 sites, les CSF et les représentants de la filière de l’eau et des porteurs de solutions autour d’un évènement sur la sobriété hydrique à l’automne.

Danièle Licata
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