Régions France réaffirme son engagement en matière de formation professionnelle
François Bonneau, Président de la Commission Éducation, Orientation, Formation et Emploi de Régions de France, Président de la Région Centre- Val de Loire et Kamel Chibli, Président délégué́ de la Commission Éducation Orientation de Régions de France, Vice-président de la Région Occitanie, ont fait leur rentrée devant la presse le 29 août dernier.
Après un tour d’horizon des problèmes de société, comme la difficulté rencontrée par les chefs d’entreprise à recruter des compétences pour répondre aux grandes transitions économique, environnementale et numérique, ou encore la difficulté à construire une société inclusive notamment chez les jeunes, en témoignent les émeutes, François Bonneau, réaffirme le rôle des régions à répondre aux enjeux majeurs de la société. Et notamment en matière d’éducation. « Les régions portent bien les objectifs d’actions publiques en matière d’éducation qui est notre cœur de métier avec 4,3 milliards d’euros budgétés en 2023, soit le deuxième poste de dépenses, derrière les transports, dont 2,8 milliards d’euros consacrés aux investissements en travaux dans les lycées publics » rappelle François Bonneau. Ce qui représente, en Occitanie par exemple une enveloppe de 800 par jeune. Cette ambition est partagée par nos 18 Régions, en métropole comme en outre-mer, dans les lycées d’enseignement général et technologique comme dans les lycées professionnels, agricoles, maritimes ».
Faire du lycée professionnel, une université de proximité
Mais depuis la réforme du lycée professionnel l’inquiétude monte chez les présidents de régions. Et pour cause. Le président de la République leur a tout d’abord retiré la compétence de l’apprentissage en 2018, pour ensuite leur confier une partie seulement de l’orientation avec l’information des métiers dès le collège mais sans leur en donner les moyens. Pourtant l’ambition est là : « faire du lycée professionnel, une université de proximité et des métiers et un vecteur d’ascenseur social pour tous les jeunes mais également une solution aux grands défis économiques ».
Reste que si les régions partagent certaines des orientations de la réforme issue de la concertation à laquelle elles ont collectivement participé, elle « manque d’ambition pour bien préparer les jeunes qui seront les acteurs des transformations de demain dans les métiers du numérique, de l’environnement, du changement climatique ou du soin à la personne. Sans compter qu’elle ne valorise pas suffisamment le lycée professionnel dans sa mission d’ascenseur social. Pourtant nous avons lutté pour que le lycée soit reconnu à égalité de connaissance et de dignité » regrette François Bonneau.
Kamel Chibli enfonce le clou. Les Régions doivent être en première ligne de cette réforme avec un champ de compétences renforcées en matière d’orientation dès le collège et de carte des formations. Mais pour exercer nos compétences sur l’orientation, il nous faut plus de moyens ».
Si les propositions qui consistent à plus de souplesse en matière de gestion pluriannuelle de la carte des formation et une évolution tendancielle des métiers ont bien été repris dans la réforme annoncée, les régions restent vigilantes face à la volonté d’Emmanuel Macron de fermer les formations qui ne s’insèrent pas suffisamment dans l’emploi.
L’orientation, un autre cheval de bataille
La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2019 permet, certes, aux régions de participer à l’accompagnement et à l’orientation en organisant l’information sur les métiers et les formations mais « elle doit être portée davantage par les régions compte tenu de nos connaissances sur le terrain. Car la carte des besoins des entreprises est différente de celle des formations. Or on ne règlera pas le problème de vocation sans revalorisation des métiers » insiste Kamel Chibli. Et d’ajouter : c’est en prenant son bâton de pèlerin, collège par collège, que nous pourrons bien orienter pour mieux former.