La revue des dépenses publiques toujours à l’ordre du jour
Discret depuis le début de l’année sur le sujet d’une revue des dépenses publique, Bruno Le Maire vient d’en préciser le calendrier. Une stratégie globale de « plusieurs milliards d’euros d’économies » concernera également les collectivités, avec lesquelles il y aura « une méthode nouvelle de diagnostic partagé ».
Une nouvelle fois, la Cour des comptes, dans son rapport annuel présenté le 10 mars, tire la sonnette d’alarme sur la dégradation des finances publiques. Elle appelle ainsi le gouvernement à mettre l’accélérateur sur la maîtrise des dépenses publiques, « c'est-à-dire sortir définitivement du 'quoi qu'il en coûte' », a insisté Pierre Moscovici, son premier président, qui exhorte l’exécutif à en faire « une priorité nationale ».
« Pas de tabou »
Au micro de France Info, le 13 mars, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des finances, lui a répondu que « nous sommes sortis du 'quoi qu’il en coûte' ». « Nous avons commencé le rétablissement des finances publiques », estime le patron de Bercy qui affirme « souhaiter travailler avec la Cour des comptes pour poursuivre ce rétablissement ».
« Nous allons regarder attentivement là où nous pouvons faire des économies, ajoute-t-il. Cela peut être sur les dépenses sociales ou les aides aux entreprises ». Et d’affirmer que sur ces sujets, « il ne faut pas avoir de tabou ».
Diagnostic partagé avec les collectivités
La France connait un niveau de dépenses publiques les plus élevés de la zone euro, de près de 57% du PIB en 2022. « Je souhaite ramener ce chiffre à 54% d'ici 2027. Pour nous approcher de la moyenne européenne qui est de 52% », affirme Bruno Le Maire.
« Nous allons inclure les collectivités dans ce débat avec une méthode nouvelle de diagnostic partagé, je l’ai dit notamment au patron de l’AMF, David Lisnard, pour savoir où en sont les collectivités, si elles sont en difficulté ou pas et que peuvent-elle faire ? ». Affirmant croire en « cette méthode collective », le ministre de l’Economie et des finances plaide pour trouver « un compromis ensemble » sans avoir « une approche brutale ». Rencontrant quelques jours plus tôt, le 8 mars, David Lisnard, ce dernier a redit à Bruno Le Maire « l'opposition de l’AMF à toute forme d'encadrement des dépenses de fonctionnement des collectivités locales, qui serait un point de non-retour dans l’atteinte au principe de libre administration qui fonde la responsabilité et l’efficacité, déjà largement mis à mal ces dernières années ».
Assises des finances publiques d’ici l’été
Concernant le calendrier, le programme de stabilité sera présenté mi-avril en fixant les objectifs en termes de déficit, a précisé le ministre de l’Economie et des finances. Ensuite, un séminaire gouvernemental « sur la réduction des dépenses publiques » réunira la Première ministre et les principaux ministres concernés, notamment pour que « chaque ministre fasse le nécessaire dans son administration ».
Avant l’été, des Assises des finances publiques (prévues initialement en février) se tiendront pour présenter « notre stratégie globale et avoir un projet de loi de finances 2024 qui comportera plusieurs milliards d’euros d’économies de dépenses publiques ».