
Santé mentale des jeunes en milieu rural : la triple peine dénoncée par l’UNCCAS

Isolement, stigmatisation, manque de ressources : les jeunes ruraux paient un lourd tribut en matière de santé mentale. Réuni à Montpellier, le 94e Congrès de l'Union nationale des centres communaux d'action sociale (UNCCAS) a mis en lumière les réalités de terrain et les solutions concrètes déployées par des collectivités engagées.
La santé mentale des jeunes en milieu rural reste un sujet largement sous-estimé. Pourtant, les signaux d’alerte sont bien là. Lors d’un atelier organisé dans le cadre du 94e Congrès de l’UNCCAS, les acteurs de terrain ont décrit une situation préoccupante : les jeunes vivant dans les zones rurales sont confrontés à une “ triple peine ” – l’isolement géographique, la stigmatisation sociale et l’absence d’offre adaptée.
L’éloignement des structures de soins rend l’accès aux professionnels spécialisés très difficile. À cela s’ajoute une forte pression sociale dans des communautés où l’anonymat est quasi inexistant, décourageant les jeunes de demander de l’aide. Enfin, les dispositifs existants sont souvent conçus pour les zones urbaines, mal adaptés aux contraintes rurales.
Des réponses concrètes portées par les territoires
Face à ce constat, des initiatives émergent, portées par des collectivités mobilisées. À Haguenau, le CCAS a noué des partenariats avec des associations locales pour organiser des ateliers de sensibilisation à destination des jeunes et de leurs familles. Objectif : parler des troubles psychiques sans tabou, informer et prévenir.
Dans le Pays voironnais, le CIAS a créé une unité santé mentale dédiée, avec consultations délocalisées et permanences dans les communes rurales. Cette démarche permet de rapprocher les soins des jeunes en souffrance, tout en réduisant les délais de prise en charge.
Pour une stratégie locale, inclusive et numérique
L’atelier a également mis en avant des leviers d’action incontournables. Parmi eux : la collaboration entre collectivités, écoles, professionnels de santé et associations, afin de créer un maillage territorial solide. La formation des enseignants, travailleurs sociaux et élus est jugée essentielle pour repérer les signaux faibles. Enfin, le recours aux outils numériques – plateformes en ligne, téléconsultations – apparaît comme un complément indispensable pour surmonter l’obstacle de la distance.
Ces témoignages de terrain montrent que, malgré des moyens limités, des solutions existent. Une approche territorialisée, coopérative et adaptée aux jeunes est la clé pour sortir de cette triple peine. Et pour rappeler, une fois encore, que la santé mentale des jeunes n’est pas un luxe, mais une urgence.
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