Soins en panne : 7 Français sur 10 peinent à se faire soigner

, mis à jour le 13/06/2025 à 09h38
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9 Français sur 10 ont rencontré des difficultés d’accès à au moins un service essentiel

L’accès aux soins est devenu le premier service essentiel en difficulté selon une étude IFOP pour Qare. Délais d’attente, pénurie de médecins, charge mentale : 71 % des Français rencontrent des obstacles pour se soigner, et 76 % placent la santé en tête des urgences d’action. Un signal d’alarme fort. 

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Accéder à un médecin traitant, consulter un spécialiste en présentiel ou simplement obtenir un rendez-vous en temps utile : pour des millions de Français, ces gestes du quotidien relèvent désormais du parcours du combattant. L’étude IFOP commandée par Qare, menée auprès de 4007 personnes et présentée par le politologue Jérôme Fourquet, dresse un constat alarmant : 9 Français sur 10 ont rencontré des difficultés d’accès à au moins un service essentiel, et 71 % citent les soins de santé comme leur principal obstacle.
Contrairement aux idées reçues, les difficultés ne se limitent pas aux déserts médicaux : 70 % des habitants de ces zones déclarent des problèmes, mais 68 % des habitants hors désert médical également. C’est donc tout le territoire qui est concerné, avec des pics dans certaines régions comme le Centre-Val de Loire (86 %). Les délais d’attente constituent la principale cause évoquée (70 %), loin devant la distance (29 %) ou le coût (28 %).
Les effets sur la vie quotidienne sont tangibles : 70 % des personnes concernées déclarent avoir dû décaler ou renoncer à des soins, 69 % parlent d’un impact direct sur leur vie personnelle, et plus de la moitié mentionnent une charge mentale accrue. 28 % signalent une détérioration de leur santé physique, et 20 % de leur santé mentale. En réaction, près de la moitié des sondés envisagent de déménager pour accéder à de meilleurs services.

Une attente massive de solutions concrètes et hybrides

Face à cette situation, les Français ne se contentent pas d’un constat d’échec. Ils formulent des attentes claires et expriment une volonté d’explorer plusieurs voies : 67 % sont prêts à recourir à la téléconsultation, non pas pour remplacer le soin physique, mais pour l’accélérer ou obtenir un premier avis. 59 % plébiscitent la prise de rendez-vous en ligne, et près d’un tiers se disent favorables à des consultations à horaires étendus, même payantes.
« Les chiffres de l’étude confirment une réalité ressentie sur le terrain depuis plusieurs années : la problématique des délais d’accès aux soins concerne une grande majorité de Français, avec des conséquences concrètes sur la qualité de la prise en charge », souligne Julie Salomon, directrice médicale de Qare. « Aucune catégorie de population ne doit être laissée de côté. La réponse doit être multicanale et pragmatique. »
Cette réalité pourrait bien peser lourd dans les urnes : 84 % des sondés affirment que l’accès aux soins comptera dans leur choix de candidat à la prochaine présidentielle, dont 62 % « beaucoup ». Loin devant l’emploi (71 %) ou le logement (68 %). Le message est clair : l’égalité d’accès à la santé n’est plus une promesse, c’est une exigence.
 

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