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ENQUETE AMF-CEVIPOF : 61% des Français souhaitent que leur maire se représente en 2020

Philippe Pottiée-Sperry
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Dans le cadre de l’Observatoire de la démocratie de proximité, une nouvelle enquête AMF-CEVIPOF/Sciences-Po (1) montre un satisfecit des Français sur le bilan des maires et de leur équipe à quelques mois des municipales de mars 2020.

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Pour 75% des répondants, le maire a accompli un travail excellent (12%) ou bon (63%). Un score qui grimpe à 79% pour les maires des communes de moins de 2000 habitants et descend à 66% pour ceux des villes de plus de 200 000 habitants. Contrairement à une idée reçue, les nouveaux arrivants dans une commune jugent mieux le bilan de l’action municipale que les personnes les plus sédentaires : respectivement 82% et 70%.

Un niveau de confiance toujours élevé

Le niveau de confiance à l’égard des maires reste toujours le plus élevé (71 %), loin devant l’ensemble des autres élus, locaux ou nationaux. À travers ce résultat, ce n’est pourtant pas le lien de proximité qui l’emporte. En effet, quelle que soit la taille de la commune, les quatre premières qualités attendues d’un maire sont l’honnêteté (40 %), le respect des promesses (19 %), la proximité (18 %) et la compétence (14 %).A la question sur le bilan global de l’action menée par la mairie, la note moyenne est de 6,1/10. « Les milliers de réunions locales tenues durant le grand débat ont rappelé l’importance de compter sur les médiations municipales pour consigner la parole des citoyens mais aussi renforcer le lien démocratique entre les Français et leurs édiles municipaux, souvent en première ligne, constate Martial Foucault, professeur à Sciences-Po et directeur du CEVIPOF. Le maire est l’interlocuteur politique de proximité par excellence, celui qui fait vivre l’esprit décentralisateur de la démocratie ».

Les attentes pour le prochain mandat

Par ailleurs, l’enquête met en évidence deux priorités d’action publique que les habitants attendent de leur maire pour le prochain mandat : la préservation de l’environnement (47% des réponses) et le développement/maintien des services de proximité (42%). Arrive en 3ème position, plus loin, la baisse des impôts (34%). En matière de développement durable, les actions prioritaires attendues sont la réduction de la consommation énergétique des bâtiments et des véhicules publics (34% des réponses), le renforcement de l’offre de transports publics et de mobilité douce (34%) et l’implantation facilitée des énergies renouvelables (photovoltaïque, éolien, biomasse…) (32%).

L’échelle communale plébiscitée

Au moment où l’intercommunalité a moins la cote, notamment suite aux récriminations des maires contre la loi NOTRe durant le grand débat, une question porte justement sur la représentation de l’avenir de la commune. Les résultats opposent deux groupes distincts : les partisans d’une accélération de l’intercommunalité (30 %) et les promoteurs de communes plus autonomes (70 %). En droite ligne des positions de l’AMF. L’enquête souligne que seule une minorité est favorable à une amplification du mouvement de regroupement (19 %) ou de fusion avec d’autres communes (11 %). Au contraire, ils sont 48% à privilégier le modèle de communes disposant de compétences de proximité. Ce choix est d’autant plus marqué que le degré d’attachement à la commune est élevé, signe d’une forte identité municipale. A ce chiffre s’ajoute celui de 23% de Français désirant que les communes retrouvent plus de compétences par rapport à l’intercommunalité.

La prime aux sortants

61% des personnes interrogées souhaitent que leur maire se représente en mars 2020. Le chiffre grimpe à 67% pour les maires de communes de moins de 2000 habitants. Selon Martial Foucault, « un tel score en période de crise de la représentation politique - qui rendrait beaucoup d’autres élus fort jaloux - tient non pas du miracle mais de l’attachement à un socle républicain d’une démocratie locale ». Dans les critères de choix de vote pour les prochaines municipales arrivent loin en tête : le programme des candidats (85% des réponses), le bilan de l’équipe municipale sortante (81%), la personnalité au candidat au poste de maire (80%). Autre enseignement intéressant de l’enquête AMF-CEVIPOF/SciencesPo: les métropoles n’ont pas les faveurs des Français pour y vivre. Ainsi, à la question « Dans l’idéal, si vous aviez le choix, vous préféreriez vivre … ? », seulement 14% répondent dans une métropole contre 41% dans une ville moyenne et 45% à la campagne. Philippe Pottiée-Sperry
(1) Echantillon de 15 308 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogé par internet du 14 au 26 juin 2019 selon la méthode des quotas.
Philippe Pottiée-Sperry
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