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A Ajain (23), un docteur dans le village une fois par semaine

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Guy Rouchon, maire d’Ajain

Pour pallier la désertification médicale, Guy Rouchon, maire d’Ajain, commune de 1 032 habitants de Corrèze, a une solution. Il nous dit tout.

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Zepros Territorial : Quelle est votre solution pour faire face à la désertification médicale ?

Guy Rouchon :  Le médecin installé à Ajain depuis 40 ans avait pris sa retraite fin 2020. On a alors fait une vidéo « Un Docteur pour notre village », mis des panneaux sur place « Ajain recherche médecins », obtenu des articles ou reportages dans la presse locale et même nationale… rien n’y a fait, toujours personne !
C’est alors que Martial Jardel, un jeune médecin haut-viennois qui avait fait en camping-car un tour de remplaçant pendant six mois dans les campagnes, m’a appelé. Avec Bouge ton coq (ndlr : association soutenant des projets de dynamisme rural), il a monté l’association Médecins solidaires pour expérimenter l’accueil successif de médecins (un par semaine) sur une même commune rurale, avec hébergement, transport et secrétariat pris en charge par l’association. C’est l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine qui, démarchée par l’association, nous a mis en contact. Nous avons accepté.

Comment la commune d’Ajain a-t-elle soutenu le projet et quel est le rôle de l’association Médecins solidaires ?

N’ayant plus de cabinet médical sur la commune, le dernier médecin ayant consulté à domicile, nous avons aménagé un terrain (parking + raccord aux réseaux) pour 50 000 euros, avec les subventions de la Région (40 %) et de l’Etat (40 % de Dotation d’équipement des territoires ruraux). Puis, l’entreprise Portakabin nous loue 2 200 €/mois (dont 80 % financés par la Région) et pour deux ans un cabinet médical modulaire de 66 m2 avec salle de consultation, secrétariat et salle d’attente. Nous ne répercutons pas le loyer sur le médecin qui paye juste les charges (eau, électricité.

D’autres centres de ce type ont-ils ouvert depuis ? 

Oui, un à Bellegarde-en-Marche (Creuse) en juin 2023, un autre à Charenton-du-Cher (Cher) en février 2024, et quatre autres sont à venir dont un à Chantenay-Saint-Imbert (Nièvre).

Propos recueillis par Frédéric Ville
 

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