Grand Est : le premier « RER » régional

Philippe Pottiée-Sperry
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Grand Est : le premier « RER » régional

Précurseur, le Réseau express métropolitain européen (REME) vient d'être lancé par la région et la métropole de Strasbourg. Au programme : plus de dessertes ferroviaires périurbaines et régionales, des offres de cars express cadencées et une intermodalité facilitée. Un projet très ambitieux mais dont le démarrage est quelque peu chaotique. 
 

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Emmanuel Macron a plaidé, en novembre dernier, pour développer un équivalent du RER francilien dans les dix plus grandes métropoles françaises. Fruit d’un travail de plusieurs années, l’Eurométropole de Strasbourg et la région Grand Est ont ouvert la voie en lançant, le 11 décembre, le Réseau express métropolitain européen (REME). Objectif : lutter contre le changement climatique en proposant une alternative crédible à la voiture individuelle. 

Système de mobilité complet
Le REME se définit comme un système de mobilité complet reposant sur trois piliers : un renforcement des dessertes ferroviaires périurbaines et régionales, le déploiement d’offres de cars express cadencées et une intermodalité facilitée pour passer d'un mode de transport à un autre. Ce saut d’offre concerne la desserte de Strasbourg et de tout le bassin de vie local. 
Concrètement, il s’agit d’un train toutes les 15 mn aux heures de pointe dans treize gares de l’agglo, une amplitude de service étendue tôt le matin et en soirée, des liaisons directes, plus de trains le week-end et de cars express, la création de pôles d’échanges multimodaux (18 PEM déjà en place et 13 encore à créer) et d’infrastructures cyclables… 
A cela s’ajoute un réseau multimodal transfrontalier, combinant le ferré et le routier. Le REME se déploie en plusieurs étapes avec, dans un premier temps, la mise en circulation prévue de 800 trains supplémentaires par semaine, 1000 à compter de septembre et 1200 fin 2023, malgré des débuts difficiles ! 

1,3 Md€ d’investissement
Lors du lancement, Clément Beaune, ministre délégué aux Transports, a salué « un projet exemplaire, dans le partenariat ou l’intermodalité. Il montre la voie et prouve qu’un RER métropolitain n’est pas qu’un slogan ». « Le ferroviaire, c’est du temps long », a insisté, pour sa part, Jean Rottner, alors encore président de la région. « Nous avons commencé il y a quatre ans et il nous reste encore cinq ans, pour changer des lignes ou construire des PEM sur tout le territoire », explique-t-il. 
En fonctionnement, le REME s’élève à 130 M€ par an dont 15 M€ pris en charge par les deux collectivités. En investissement, « 700 M€ ont déjà été apportés par les différents partenaires (collectivités, Etat, SNCF, Europe) auxquels il faudra ajouter 600 M€, notamment pour les pôles d’échanges multimodaux », précise Jean Rottner. 

Démarrage un peu chaotique 
Dès son lancement, le REME a un peu déraillé avec des retards et des suppressions de trains s’accumulant et suscitant la colère des usagers. Lot de consolation : la prise en charge de 50% de leurs abonnements de février à avril. La SNCF a promis une amélioration rapide du service. Mais qui prendra un peu de temps ! 
Le 17 janvier, à l'issue d'une réunion entre les partenaires, le constat était clair : seulement « un RER sur deux circulera jusqu’à fin mars ».

Philippe Pottiée-Sperry
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