
Mobilité à Nîmes : un plan concret pour une accessibilité renforcée

À Nîmes Métropole, la mobilité est au cœur des préoccupations. Entre développement des pistes cyclables, renforcement des transports en commun et amélioration de l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, la collectivité avance avec pragmatisme. Claude De Girardi, adjointe au maire de Nîmes, déléguée à la Mobilité, à la circulation et au stationnement, nous détaille les ambitions et les actions concrètes mises en place.
Toutes les métropoles doivent aujourd’hui réduire drastiquement leurs émissions de CO₂. Quel est le plan de mobilité adopté par Nîmes Métropole et quelles sont ses ambitions ?
Claude De Girardi : Nous avons en effet un Plan de Mobilité (PDM) en révision, qui sera adopté cette année et qui fixe des objectifs à l’horizon 2030. Nous avons voulu un plan concret, basé sur des actions réalisables par l’agglomération elle-même.
Quels sont les principaux axes de ce plan ?
C.D.G. : Parmi les priorités, nous développons les mobilités douces, améliorons l’accessibilité pour les personnes handicapées et renforçons le réseau de transport en commun. Pour Cela, nous travaillons sur plusieurs fronts : l’extension des pistes cyclables, la mise en accessibilité des arrêts de bus, l’augmentation de la fréquence des lignes de transport en commun, des projets de contournement routier - bien que ces derniers dépendent d’autres collectivités et de l’État - et sur l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, notre cheval de bataille.
Quelle est la politique de Nîmes Métropole en la matière ?
C.D.G. : Depuis dix ans, nous suivons un schéma directeur d’accessibilité qui vise à adapter nos infrastructures et à former nos conducteurs. Aujourd’hui, sur nos 1278 arrêts de bus, 734 sont totalement accessibles. En excluant les arrêts techniquement impossibles à aménager, nous atteignons un taux d’accessibilité de 67 %. Nous avons également mis en place des formations pour sensibiliser nos conducteurs aux besoins des personnes en situation de handicap, en collaboration avec des associations comme l’APF France Handicap et la Fédération des Aveugles de France.
Vous avez aussi développé un service spécifique pour les personnes à mobilité réduite…
C.D.G. : Oui, nous avons renforcé notre service « Indigo », qui fonctionne en porte-à-porte sur réservation. Il permet aux personnes ne pouvant pas emprunter une ligne régulière de se déplacer plus facilement. Depuis juillet 2024, nous avons doublé l’offre de ce service et amélioré la plateforme de réservation, désormais accessible de 7h à 20h. Résultat : une augmentation de 40 % de la fréquentation en seulement deux mois.
Quelle est votre politique tarifaire pour favoriser l’inclusion ?
C.D.G. : Depuis l’année dernière, nous avons instauré la gratuité totale pour les personnes handicapées à 80 % et pour les seniors de plus de 70 ans sur l’ensemble du réseau de transport. Pour le service Indigo, qui s’adresse aussi à des publics plus jeunes et actifs, nous avons aligné le tarif sur celui du ticket de bus.
Pourquoi cette volonté forte d’améliorer la mobilité inclusive ?
C.D.G. : C’est une nécessité sociale. Sans accès aux transports, les personnes à mobilité réduite sont condamnées à l’isolement. L’accessibilité ne se limite pas à la mise en conformité réglementaire, c’est un droit fondamental. Nous avançons donc en concertation avec les associations et en renforçant les équipements, comme les rampes d’accès ou les annonces sonores dans nos bus.
Des résultats concrets sont-ils déjà visibles ?
C.D.G. : Oui, nous constatons une hausse significative de la fréquentation des transports accessibles. Grâce aux nouveaux véhicules et aux aménagements réalisés, le quotidien des personnes en situation de handicap s’améliore progressivement. L’enjeu reste d’adapter encore mieux notre réseau pour garantir une mobilité réellement inclusive.
Un dernier mot sur la formation des conducteurs ?
C.D.G. : C’est un élément clé ! Nous organisons chaque année des sessions de sensibilisation avec des personnes en situation de handicap pour que les conducteurs comprennent leurs besoins spécifiques. Ce travail porte ses fruits : l’accueil et l’accompagnement dans les bus sont de plus en plus adaptés.
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