Installation de 18 Hauts commissaires à la lutte contre la pauvreté

Philippe Pottiée-Sperry
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Depuis la présentation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté par Emmanuel Macron le 13 septembre dernier, « plus de 6000 acteurs sont mobilisés dans son déploiement dans toutes les régions et la quasi-totalité des départements est engagée aux côtés de l’État à travers les conventions de lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi », indique le ministère des Solidarités et de la Santé.

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Après cette première étape, 18 hauts commissaires à la lutte contre la pauvreté ont été nommés. Leur installation a eu lieu, le 10 juillet, à Matignon en présence du Premier ministre.

Des profils variés

Les 18 hauts commissaires présentent des parcours variés. Six ont eu un parcours en collectivité territoriale, d’autres ont pu travailler pour une caisse de sécurité sociale ou dans le secteur associatif. On peut notamment citer Rodolphe Dumoulin, nommé haut-commissaire à la lutte contre la pauvreté en région Hauts-de-France, qui a notamment été directeur de l’action sociale et de l’insertion à la ville de Lille, directeur du CCAS de Besançon ou, dernier poste, directeur de cabinet du directeur général de la CNAF.Les carrières de ces hauts commissaires sont marquées par la diversité des fonctions ou des métiers occupés : médecin de santé publique, institutrice en éducation prioritaire, cadre associatif, etc. Ils ont exercé des responsabilités dans le champ des solidarités au sens large : directrice de la branche accidents du travail et maladies professionnelles de l’Assurance maladie, directeurs ou directrices des services de collectivités, etc. Des femmes ont été retenues pour sept régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur, La Réunion et la Martinique.

Pilotage et mise en oeuvre de la stratégie pauvreté dans les territoires

Placés auprès de chaque préfet de région, ils prendront leurs fonctions le 2 septembre prochain pour « permettre un pilotage et un déploiement de la stratégie au plus près du territoire ». Les hauts commissaires ont pour mission centrale le pilotage et la mise en oeuvre de la stratégie pauvreté dans les territoires. Ils assureront la coordination et le pilotage interministériel au niveau régional de cette stratégie, en mobilisant toutes les administrations concernées par les politiques publiques y concourant : petite enfance, hébergement, logement, économie, emploi, formation, éducation, jeunesse, santé et médico-social.Ces hauts commissaires seront les interlocuteurs privilégiés des acteurs locaux et veilleront à la mobilisation de tous : collectivités, associations, opérateurs publics et organismes de sécurité sociale, etc. « Toutes les politiques publiques portées par ces organismes doivent s’articuler pleinement pour lutter efficacement contre la pauvreté et l’exclusion, précise le ministère des Solidarités. En lien avec les préfets de région et les préfets de département, ils assureront le suivi de la bonne mise en oeuvre de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté dans toutes ses dimensions ».

Nouvelles relations avec les territoires

Par ailleurs, il leur est assigné de définir une « nouvelle approche des relations entre l’État et les territoires basée sur des objectifs et des moyens associés ». Dès leur prise de poste, ils auront notamment en charge : -La finalisation et la mise en oeuvre des feuilles de route issues des conférences régionales et des travaux conduits dans chaque région en veillant à y associer tous les acteurs concernés (associations, communes, départements, régions, CCAS, entreprises, etc.) ;-Le suivi de la contractualisation avec les départements et l’atteinte des objectifs définis, en lien avec les préfets de département ;-Le suivi de la mise en oeuvre des mesures de la stratégie pauvreté (petits déjeuners dans les écoles, tarification sociale des cantines, points conseils budget…) ;-Le soutien aux initiatives et expérimentations locales dans le champ de la prévention et de la lutte contre la pauvreté ;-Le déploiement sur le territoire de deux chantiers spécifiques : la concertation autour du revenu universel d’activité et celle autour de l’élaboration du service public de l’insertion (SPI).

Concours de tous les services de l’Etat

Positionnés directement auprès des préfets de région et membres du comité de l’administration régionale (CAR), les hauts commissaires devraient ainsi bénéficier du concours de l’ensemble des services de l’État. Ils travailleront également en lien étroit avec les agences régionales de santé et les rectorats. Ils seront en lien fonctionnel et permanent avec le délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté. Pour chacun d’entre eux, une lettre de mission, co-signée par le préfet de région et le délégué interministériel, précisera les priorités à mettre en oeuvre, pour chaque territoire, dans le cadre de leurs attributions.P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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