Le gouvernement promet « une rentrée scolaire inclusive »

Philippe Pottiée-Sperry
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Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, et Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées, ont présenté le 11 juin une série de mesures en faveur d’une école inclusive pour la prochaine rentrée scolaire qui sont contenues dans une circulaire datée du 5 juin.

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Ces annonces font suite à la concertation « Ensemble pour l’École inclusive » qui s’est déroulée d’octobre à février 2019. Opérationnel dès la rentrée prochaine, ce projet se mettra progressivement en place jusqu’en 2022.

40 000 élèves supplémentaires scolarisés

Constat : si des progrès ont été enregistrés depuis la loi « Handicap » du 11 février 2005, la scolarisation des enfants handicapés est loin d’être parfaite. Dès 2017, le gouvernement affirme avoir choisi des mesures importantes, avec en particulier l’augmentation du nombre d’accompagnants et la décision de ne plus adosser leur mission à des contrats aidés précaires. Près de 40 000 élèves handicapés supplémentaires ont ainsi été scolarisés. La circulaire précise que, depuis deux ans, le budget dédié à la scolarisation des élèves handicapés a augmenté de 25 % et atteint aujourd'hui à 2,4 Md€

Un service départemental « École inclusive »

Pour aller plus loin, le gouvernement promet un « grand service public de l’école inclusive » dont l’ambition est « d’organiser au plus près du terrain les réponses adaptées ». Au niveau des établissements, des pôles d’accompagnement coordonneront l’activité des accompagnants, des équipes éducatives et à terme des intervenants médico-sociaux. Dans le cadre de l'organisation académique, un service « École inclusive » est créé dans chaque direction des services départementaux de l'éducation nationale (DSDEN). Sous l'autorité de l'IA-Dasen, il a pour mission l'organisation, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation de la politique de scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers, dont les élèves handicapés.La moitié de ces derniers ont besoin d’accompagnement et pour cela, l’organisation est adaptée en conséquence, en reconnaissant mieux le travail des accompagnants (AESH) et en créant un service RH dédié dans les directions départementales des services de l’éducation nationale. Il est prévu d’aider les enseignants par la formation, par des outils numériques et par l’intervention des enseignants ressources.

Création de 2500 Pial

Pour l'année scolaire 2019-2020, des pôles inclusifs d'accompagnement localisés (Pial) seront déployés au sein de 2000 collèges avec Ulis (unités localisées pour l'inclusion scolaire), 300 circonscriptions et 250 lycées professionnels, répartis de façon équilibrée sur tout le territoire.Le Pial est une nouvelle forme d'organisation qui vise à coordonner les moyens d'accompagnement humain en fonction des besoins des élèves handicapés, à l'échelle d'une circonscription, d'un EPLE ou d'un territoire déterminé regroupant des écoles et des établissements. Il repose sur un accompagnement au plus près des besoins de l'élève handicapé pour favoriser son autonomie. Il a notamment pour objectif d'apporter de la souplesse dans l'organisation de l'accompagnement pour les écoles et les établissements scolaires.La circulaire propose un vade-mecum sur les nouveaux Pial : https://cache.media.education.gouv.fr/file/23/38/1/ensel816_annexe_1135381.pdfEn outre, un cadre clair est posé pour que les professionnels du handicap interviennent au sein des établissements scolaires, en appui des professionnels de l’Éducation nationale. Il s’agit aussi de faciliter la vie quotidienne et professionnelle des parents d’élèves handicapés. Pour la prochaine rentrée scolaire, les parents seront, par exemple, accompagnés dans leur parcours grâce à la mise en œuvre de cellules d’écoute et de conseil au sein de chaque direction départementale de l’Éducation nationale, et par des mesures de simplification visant à alléger la charge administrative des familles.La coopération mobilise également les collectivités avec lesquelles le gouvernement souhaite « penser l’architecture, la continuité des parcours et l’accès aux activités péri et extra-scolaires ». Un comité national de suivi de la mise en œuvre du grand service public de l’école inclusive sera installé avant l’été, avec les associations et les collectivités, pour partager, évaluer et ajuster quand nécessaire les mesures mises en œuvre.P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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