Les cadres territoriaux de la sécurité revendiquent plus de prérogatives

Philippe Pottiée-Sperry
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Dans le contexte de sortie progressive du confinement, l’Association nationale des cadres territoriaux de la sécurité (ANCTS) tient à souligner » le rôle majeur joué par les cadres territoriaux au cours de cette période inédite » et appelle « à en tirer les premiers enseignements ».

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Bien que peu concertés, voire parfois oubliés par l’Etat dans la définition du cadre légal ayant entouré ces 59 derniers jours, regrette l’association, celle-ci tient à souligner « l’implication » des cadres territoriaux de la sécurité sur l’ensemble de leurs domaines de compétences comme la prévention de la délinquance et de la radicalisation, la sécurité civile ou la tranquillité publique, pour faciliter l’application des mesures nationales.

Etendre la verbalisation des infractions

À l’issue de cette première période et alors que le déconfinement s’amorce, l’ANCTS appelle à tirer les enseignements, tout d’abord en matière d’outils. Ainsi, si la verbalisation des infractions aux mesures de confinement a connu des ratés au début de sa mise en œuvre, son principe (forfaitisation et dématérialisation de l’infraction) « reste très intéressant et pourrait être étendu à d’autres domaines ». La détention de stupéfiants en faible quantité se prêterait aussi, selon l’ANCTS, « à une contraventionnalisation, avec une montée en puissance au fur et à mesure des réitérations ». Cela permettrait à la fois de systématiser la sanction des consommateurs et petits dealers, tout en allégeant la charge de travail des officiers de police judiciaire et des greffes des tribunaux judiciaires.

Plaidant pour « profiter de l’expérience qui vient d’être menée grandeur nature », l’ANCTS appelle le gouvernement à « faire rapidement des propositions en ce sens afin de concrétiser ce constat issu du terrain ».

Un courrier au président de la République sans réponse

Fin mars, Cédric Renaud, le président de l’ANCTS, avait envoyé un courrier au président de la République demandant plus de considération pour les cadres territoriaux de la sécurité et de meilleures conditions d’exercice de leurs missions. Toujours sans réponse. Même chose du côté de Matignon et du ministère de l’Intérieur.

Cédric Renaud revendiquait aussi, à l’issue de la crise sanitaire, une amélioration des conditions statutaires (salaires, prérogatives propres aux métiers). « Il s’agit de donner à nos métiers, dont la crise actuelle démontre la totale pertinence et la nécessité, des carrières attractives et dynamiques, permettant de faire face aux menaces de notre temps, tout en maintenant la proximité nécessaire », affirmait le président de l’ANCTS dans son courrier.

P.P.-S.

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