Les communes rurales en bonne santé financière

Philippe Pottiée-Sperry
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La Banque Postale Collectivités Locales a réalisé la deuxième édition de l’étude sur les finances des communes rurales, à l’occasion du dernier congrès de l’AMRF (association des maires ruraux de France) qui s’est tenu fin septembre.

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Sur l’année 2018, le montant total des interventions dans les 32 148 communes rurales (jusqu’à 3500 habitants) s’élève à 20,8 Md€, soit 23 % du montant total des dépenses des communes métropolitaines, alors qu’elles représentent 33 % de la population.

6,5 Md€ affectés à l’investissement local

Sur ce montant, pas moins de 6,5 Md€ ont été affectés à l’investissement local (hors remboursements de la dette). En clair, sur 100 € dépensés, les communes rurales investissent 31 € (+ 1 € par rapport à 2017), alors que pour les autres communes, c’est moins de 20 €. Bien que ces communes ne soient pas directement concernées par la contractualisation État-collectivités qui limite l’augmentation des dépenses à 1,2%, elles ont su maîtriser l’évolution de leurs dépenses de gestion, par habitant, à + 0,2%.

Un budget de fonctionnement réduit

Les communes rurales dépensent en moyenne 60 % du montant des autres communes, soit un écart de 550 € par habitant principalement au niveau des charges de personnel (386 €). Côté recettes, l’écart est principalement au niveau de la fiscalité : 271 € par habitant au niveau des impôts locaux, 143 € par habitant au niveau de la fiscalité reversée (attribution de compensation, dotation de solidarité communautaire, etc.).

Un endettement faible

L’encours de dette se maintient à un niveau de 13,6 Md€ (+0,5 %), ce qui représente un montant de 637 € par habitant, soit environ deux fois moins que pour les autres communes (1157 € par habitant). Avec une épargne brute de 3,6 Md€ (+ 2,3%), la capacité de désendettement est de 3,8 ans alors qu’elle représente 5,9 ans pour les autres communes. Ces ratios présentent également des disparités importantes tant au niveau géographique (particularité des communes de montagne ou du littoral), qu’au niveau des strates démographiques ; les communes de 2000 à 3500 habitants, qui sont souvent des centres bourgs dans les zones rurales, ont des ressources et des dépenses par habitant plus élevées que les communes de moins de 500 habitants, et s’approchent davantage de ce qu’on peut constater pour les communes de plus grande taille.P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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