
Les finances des collectivités retrouvent la forme

Une année 2021 marquée par un rétablissement de l’autofinancement des collectivités locales (+ 9,4% de l’épargne brute, soit 38,5 Md€) et par un rebond marqué de l’investissement qui pourrait progresser de 3,8 Md€ et bouleverser le rythme traditionnel d’évolution. Tels sont l’un des principaux enseignements de la dernière Note de conjoncture sur les finances locales de La Banque Postale, publiée le 1er octobre.
Pour financer leurs investissements (59,8 Md€, + 6,9 %), les collectivités auraient recours à l’emprunt dans des proportions comparables à 2020, autour de 20,5 Md€. Leur encours de dette progresserait de 2,1 % et atteindrait, avec 183 Md€ à la fin 2021, 7,5 % du PIB, soit le niveau moyen de la décennie précédente.
2020 moins dégradé que prévu
Faisant un retour sur 2020, La Banque Postale la qualifie d’« année moins dégradée qu’attendu » pour les collectivités, notamment en termes d’autofinancement. Elle l’explique par la résistance et l’agilité remarquée du modèle d’organisation et de financement du service public local. A l’exception des territoires les plus sensibles aux impacts économiques de la crise sanitaire, les collectivités abordent ainsi l’exercice 2021 dans des conditions moins dégradées que prévu, notamment en termes d’autofinancement : celui-ci n’aura en effet diminué que de 10,6 %. Et la baisse de l’investissement (- 7,5 %) peut presque, en fin de compte, « être analysée de façon classique à l’aune du calendrier électoral du bloc communal », indique la note de conjoncture.
+ 3,3 % des recettes de fonctionnement
Concernant 2021, La Banque Postale constate un rétablissement de l’autofinancement à un niveau supérieur à celui de 2018. L’épargne brute des collectivités augmenterait de 9,4 %, les recettes de fonctionnement progressant à un rythme supérieur à celui des dépenses. Autre constat : dans un contexte de très grande stabilité des taux constatée dans les communes pour une année postélectorale, et de panier fiscal modifié, les recettes de fonctionnement progresseraient de 3,3 %.
Forte croissance des droits de mutation
Cette progression s’explique d’abord par une croissance des droits de mutation (+ 20 %) conjuguant maintien des premiers comportements d’achat résultant de la crise sanitaire, diffusion géographique de l’évolution des prix immobiliers, faiblesse des taux d’intérêt et gonflement de l’épargne nationale. Autre explication : l’amélioration des produits des services après un effondrement (- 12,9 % en moyenne). La hausse des dépenses de fonctionnement serait la plus élevée depuis 2014 (+ 2,2 %), mais résulterait en partie de la reprise de l’activité des services locaux fermés durant les périodes de confinement et du retour de l’inflation (+ 1,8 %).
+ 6,9 % pour les dépenses d’investissement
« Un rebond marqué de l’investissement qui pourrait progresser de 3,8 Md€ et bouleverser le rythme traditionnel d’évolution », indique la note de conjoncture. Tous les niveaux de collectivités participeraient à cette reprise malgré le renouvellement de mandat intervenu en 2020 pour le bloc communal, et en 2021 pour les départements et les régions. Les dépenses d’investissement (hors dette) enregistreraient une croissance de 6,9 % et se rapprocheraient du niveau de 2019. Les investissements du bloc communal seraient encouragés par les engagements financiers de l’État, des départements et des régions.
Besoin de visibilité accrue des règles du jeu
Pour financer leurs investissements, les collectivités auraient recours à l’emprunt dans des proportions comparables à 2020, autour de 20,5 Md€. Leur encours de dette progresserait de 2,1 % et atteindrait, avec 183 Md€ à la fin 2021, 7,5 % du PIB, soit le niveau moyen de la décennie précédente. « Dans un monde qui change et dont la crise sanitaire aura, sans nul doute, accéléré la transformation, les collectivités locales auront besoin d’une visibilité accrue des règles du jeu juridique et financier pour élaborer et mettre en œuvre leurs politiques publiques, analyse La Banque Postale. Car il ne faudrait pas qu’après le recul de 2020, le ressaut de 2021 ne soit qu’un saut dans l’inconnu ».
P.P.-S.
👉 Découvrez le dernier ZePros Territorial
👉 Abonnez-vous gratuitement au journal numérique et à sa newsletter
Sur le même sujet




