Dirigeants territoriaux : difficile de concilier travail et vie personnelle !

83% : c'est la proportion de cadres dirigeants qui ont du mal à concilier vie professionnelle et vie personnelle, selon une étude de l'Association des administrateurs territoriaux de France (AATF) ! Conduite en début d’année, cette étude compile les réponses de 163 agents (112 femmes et 51 hommes), en majorité en couple et avec un ou deux enfants. 
Il en ressort qu'une large majorité trouve difficile de concilier les temps professionnel et personnel, pour plusieurs raisons : la charge de travail (85 %), la volonté de montrer un fort investissement professionnel (60 %) ou encore la charge parentale (56 %). 

Dégradation du bien-être
Presque la moitié de l'échantillon estime que les employeurs prennent en compte la parentalité en ce qui concerne le lieu de travail, les déplacements ou les horaires... mais une majorité déplore un manque d'anticipation des rendez-vous qui les met souvent en difficulté. L'étude se termine par une partie plus qualitative, nourrie des commentaires des répondants. Ils estiment que ce déséquilibre provoque une dégradation de leur bien-être (culpabilité vis-à-vis des enfants, syndrome de l'imposteur...) et les freine dans leur mobilité et leur carrière, notamment avec un phénomène d'auto-censure.

Femmes en première ligne
Cette étude est née de l’initiative du comité parité-parentalité de la délégation Égalité professionnelle de l'AATF. Ainsi, bien que les résultats ne fassent pas apparaître les réponses par genre, « nous tenons à resituer ce travail dans une démarche de parité et d'égalité professionnelle, car jusqu'à présent, c'est un non-dit », estime Françoise Belet, déléguée nationale Égalité professionnelle à l'AATF.  
Alors, comment instaurer un meilleur équilibre ? Selon elle, les solutions vont bien au-delà du classique aménagement des horaires : « L'enjeu est de permettre aux femmes d'accéder aux postes de direction et que la parentalité ne soit pas un obstacle. Il faut donc travailler sur le mentorat, l'accompagnement ou les recrutements », estime-t-elle. Cette étude constitue un premier pas. Une enquête plus détaillée est en projet, et des solutions concrètes, comme la mise en place d'une charte, sont en discussion.