Incitation à doper l’apprentissage dans la fonction publique
Dans une circulaire aux préfets, la Première ministre demande aux employeurs publics d’accélérer le pas sur le recrutement d’apprentis et présente plusieurs dispositifs. Concernant la FPT, elle confirme un financement annuel de 15 M€.
La circulaire n° 6394-SG du 10 mars de la Première ministre, Élisabeth Borne, mise en ligne le 15 mars, vise à renforcer le recrutement d’apprentis dans la fonction publique pour les années 2023-2026. Une incitation qui s’inscrit dans l’objectif de recrutement d'un million d'apprentis d'ici la fin du quinquennat fixé par le président de la République.
« Exemplarité » des employeurs publics
Soulignant la nécessaire « exemplarité » des employeurs publics et la volonté de poursuivre la dynamique engagée depuis 2017 », la Première ministre fixe des objectifs ambitieux et renforcés d'accueil d'apprentis dans les trois versants de la fonction publique. De plus, elle demande d'y recruter au moins 6 % d'apprentis en situation de handicap.
Un suivi régulier des recrutements sera effectué par le ministère chargé de la fonction publique, qui établira un bilan annuel transmis à Matignon au mois de février de chaque année. L'ensemble des employeurs est invité à utiliser la plateforme CELIA, qui permet de conclure les contrats d'apprentissage en ligne.
Accélération de la communication
Pour améliorer la visibilité des offres d'apprentissage du secteur public auprès des jeunes, il est demandé de publier les offres sur le site de place de l'apprentissage et des stages, relayées sur le site 1 jeune1 solution.gouv.fr. A cela s’ajoutera une communication nationale et une présence demandée dans différents salons notamment au mois de mai.
La DGAFP (Direction générale de l'administration et de la fonction publique) devra conclure des partenariats avec les CFA formant des apprentis dans les métiers publics en tension, dont la filière numérique, en ciblant notamment les grandes écoles du numérique. Elle renforcera aussi les partenariats existants avec Pôle Emploi pour que ses agences promeuvent localement l'apprentissage dans le secteur public.
De plus, la communication sera renforcée auprès des étudiants et en particulier ceux en situation de handicap. Le réseau des référents handicap au sein des universités et celui des référents insertion professionnelle devront être mobilisés.
Emploi titulaire ou contractuel
Autre demande faite aux employeurs publics : assurer l'accompagnement des apprentis vers l'emploi titulaire ou contractuel, en leur facilitant l’obtention de diplômes. Les maitres d'apprentissage devront ainsi informer leurs apprentis des différentes modalités d'accès à la fonction publique et leur proposer de suivre des modules de préparation aux concours pour faciliter leur accès à l'emploi titulaire.
S'agissant des apprentis en situation de handicap, il est aussi demandé de permettre leur titularisation au terme de leur apprentissage.
FPT : contribution de l’Etat de 15 M€ annuels
Dans la FPT, le nombre de recrutements a atteint 12 000 apprentis en 2022. Le gouvernement demande à présent d’aller plus loin. Dans le cadre de la convention triennale qui sera signée entre l'Etat, le CNFPT et France Compétences en 2023, en application de la loi de finances pour 2023, des objectifs de recrutement seront fixés.
L’Etat promet de poursuivre, dans une logique de montée en charge du dispositif sur la période 2023-2025, sa contribution à hauteur de 15 M€ annuels pour le financement de la formation des apprentis dans la FPT, France compétences contribuant de son côté à hauteur de 15 M€ en 2023, 10 M€ en 2024 et 5 M€ en 2025. L'annonce avait déjà été faite par le ministre Stanislas Guerini.
Tout en se félicitant d’avoir obtenu du gouvernement le retour des 15 M€ annuels, François Deluga, président du CNFPT, a déjà souligné à plusieurs reprises leur insuffisance pour atteindre des objectifs ambitieux.