Mobilisation contre la pénurie de conducteurs de transports scolaires
Une réunion de travail a réuni trois ministres avec les différents acteurs concernés sur les risques de pénurie de conducteurs de bus scolaires, lors de la rentrée prochaine. Face aux difficultés structurelles de recrutement, le gouvernement a présenté un « plan d’actions ».
Les ministres du Travail, de l’Éducation nationale et des Transports (Olivier Dussopt, Pap Ndiaye et Clément Beaune) ont organisé, le 24 août une réunion de travail avec les organisations professionnelles parties prenantes du transport scolaire (FNTV, FNTR, ORTE), en présence des représentants de Régions de France et du Gart (Groupement des autorités responsables de transport). Objectif : faire le point sur les risques de difficultés lors de la prochaine rentrée compte tenu de la pénurie de conducteurs de transports scolaires (compétence des régions).
Le gouvernement estime que la « mobilisation conjointe a déjà permis de diminuer les tensions observées il y a encore quelques semaines dans un certain nombre de régions et de sécuriser presque partout, par des mesures d’urgence, l’organisation de la rentrée ». Un jugement peut-être trop optimiste sachant que le nombre de postes vacants de conducteurs de bus scolaires, estimé à 8000 au début de l’été, sera aujourd’hui d’environ 7000 selon la FNTV (Fédération nationale des transports de voyageurs).
Difficultés structurelles de recrutement
Mais le travail doit se poursuivre pour résoudre sur le moyen et long termes les difficultés structurelles de recrutement dans le secteur. Dès cette année, les concertations entre les autorités académiques et les autorités organisatrices de la mobilité seront renforcées, ont promis les trois ministres.
Ils ont également présenté les grandes lignes du « plan d’actions transports scolaires » porté par le gouvernement, dans la continuité des mesures déjà prises ces derniers mois pour fluidifier et accompagner l’entrée de nouveaux conducteurs dans la profession (abaissement de l’âge du permis D, mise en place de la conduite encadrée à 16 ans…) et renforcer la visibilité et l’attractivité du métier (charte de développement de l’emploi et des compétences…).
Simplification administrative et réduction des délais
Selon le gouvernement, ce plan doit permettre, avec les organisations professionnelles et les régions, d’approfondir les démarches engagées et de déployer d’autres actions pour faciliter l’accès à la profession et aux formations, améliorer l’organisation et les conditions de travail des conducteurs, adapter les modalités de passation des marchés de transports scolaires.
Régions de France salue l’engagement du gouvernement de poursuivre dans la voie de la simplification administrative et de la réduction des délais pour l’obtention des diplômes professionnels et des permis de conduire, ainsi qu’à clarifier les conditions de cumul emploi/retraite ou de cumul emploi public/privé et faciliter avec Pôle Emploi les mesure de reconversion vers le secteur des transports. Selon l’association, ces actions doivent contribuer à renforcer l’attractivité du secteur sur le long terme, car la situation reste sous tension avec un réel besoin de recrutement pour cette rentrée mais aussi les suivantes.
« Ces efforts partagés par le gouvernement, la profession et les collectivités nous permettent d’être raisonnablement optimistes quant au fonctionnement du service public de transport scolaire à la rentrée. Nous devons tous ensemble faire en sorte que pour le 1er septembre nous soyons au rendez-vous pour les enfants, les jeunes et les familles » a déclaré François Bonneau, président de la commission éducation de Régions de France et président de la région Centre Val de Loire, présent à la réunion.
Absentéisme en forte hausse dans les réseaux urbains
Lors de cette réunion, Charles-Éric Lemaignen, vice-président d’Orléans Métropole et vice-président du Gart, a tenu à rappeler que plus de la moitié des 4 millions d’élèves transportés chaque jour le sont par les réseaux de transport des différentes intercommunalités. Il a donc souhaité que l’UTP (Union des transports publics) soit associée à la suite des travaux sur ces questions. « Comme pour les lignes de transports scolaires régionales, des tensions sont à prévoir compte tenu de la difficulté à recruter des conducteurs mais aussi du fait de l’absentéisme en forte hausse dans les réseaux urbains », tient à préciser le Gart. Compte tenu de la priorité à donner au transport scolaire, il pourrait être décidé des diminutions de services non scolaires.
Au-delà, Charles-Éric Lemaignen a insisté sur l’importance de la concertation entre les chefs d’établissement et les AOM en amont de la conception des emplois du temps c’est-à-dire dès le mois de mai. Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, a rappelé que des expériences d’échelonnement des horaires sont menées actuellement mais qu’il n’est pas envisageable de les généraliser pour le moment.
Identifier et lever les points de blocage
Par ailleurs, le Gart et Régions de France ont mis en avant les efforts importants faits par les AOM et les délégataires pour minimiser le nombre de problèmes non résolus le jour de la rentrée. Il a été convenu qu’un bilan précis sera fait fin août, en informant les établissements et les parents d’élève.
Sur le plus long terme, les organisations professionnelles et les associations d’élus soulignent l’importance de résoudre les difficultés structurelles à recruter des conducteurs (difficulté à obtenir rapidement les permis de conduire, temps partiels contraints, rémunération peu attractive). Les trois ministres ont promis de mener rapidement une réflexion avec toutes les parties prenantes, associations d’élus et fédérations professionnelles, pour identifier et lever les points de blocage.