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La part des agents de catégorie A peine à augmenter dans les collectivités territoriales

Danièle Licata
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Les cadres dirigeants ne représentent que 13 % des effectifs dans la fonction publique territoriale

En 2022, la fonction publique française a vu une hausse notable de la proportion d’agents de catégorie A, qui regroupe les cadres supérieurs et de direction. Désormais, 39 % des agents appartiennent à cette catégorie, soit une augmentation d'un point par rapport à 2021 et de six points depuis 2011, selon la dernière étude de la Direction générale de l’Administration et de la Fonction publique. Ce mouvement est particulièrement visible dans la fonction publique de l'État (FPE), où les agents de catégorie A représentent 56 % des effectifs, contre seulement 13 % dans la fonction publique territoriale (FPT) et 44 % dans la fonction publique hospitalière (FPH).

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Cette revalorisation s'explique principalement par la requalification de nombreux métiers et la montée en compétence des personnels, notamment dans le secteur hospitalier. Depuis 2011, plusieurs corps de métiers tels que les infirmières, les rééducateurs, les manipulateurs d’électroradiologie et les assistants socio-éducatifs ont été progressivement reclassés en catégorie A, reflétant une reconnaissance de leurs compétences et de leurs responsabilités. En requalifiant des métiers, l'État cherche à répondre à des besoins croissants en matière de gestion de la santé publique, d'éducation et de services sociaux, tout en attirant et en conservant des talents qualifiés.

L’essor des contractuels : un choix pragmatique ?

Parallèlement à la revalorisation des cadres, la fonction publique a également enregistré une augmentation de 2,6 % du nombre de contractuels en 2022, portant leur part à 22 % des effectifs totaux. Cette tendance s'inscrit dans un contexte de flexibilisation du marché du travail public, où les administrations cherchent à s'adapter rapidement aux besoins changeants sans engager de fonctionnaires permanents.
Le recours accru aux contractuels, qui se substituent en partie aux postes de fonctionnaires, pose des questions sur la pérennité et la stabilité des emplois dans le secteur public. Si cette flexibilité permet de répondre à des besoins temporaires ou spécialisés, elle peut aussi engendrer une précarisation des emplois et un affaiblissement des garanties statutaires traditionnelles de la fonction publique.

Un paysage en pleine transformation

Les évolutions de 2022 témoignent d'une transformation en profondeur de la fonction publique française. La montée des cadres de catégorie A et l’essor des contractuels illustrent une volonté de moderniser et d’adapter le service public aux défis contemporains. Toutefois, ces changements soulèvent des interrogations sur l’équilibre à trouver entre flexibilité et stabilité, professionnalisation et coûts, ainsi que sur l’avenir du statut de fonctionnaire.
 

Danièle Licata
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