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Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec « Place des élus », premier réseau social dédié aux élus et aux acteurs locaux, à la rencontre d’un élu de France. Invité cette semaine, Nicolas Haslé (41), Président du Syndicat Mixte du SCoT des Territoires du Grand Vendômois, Vice-président de la Communauté d'agglomération Territoires Vendômois chargé de l'attractivité résidentielle, de l'habitat, des mobilités, des gens du voyage et du numérique, Conseiller municipal de Vendôme et co-fondateur de « Place des élus ». Un échange sans détour, à ne pas manquer !
À l’approche des prochaines élections municipales qui se tiendront les 15 et 22 mars 2026, les élus sortants doivent-ils mettre en veille leur action ? Doivent-ils suspendre leurs projets ? Doivent-ils réduire leur communication ou s’interdire toute initiative par crainte d’être accusé de campagne déguisée ?
La réponse est claire : non. Bien au contraire, la période pré-électorale est l’un des moments les plus vivants de la vie locale, en gardant à l’esprit trois principes fondamentaux : liberté d’expression politique, équité des moyens de campagne, respect de la démocratie locale. En cette période pré-électorale, le pays n’est donc pas sous cloche. Agir, c’est rester élu car la démocratie locale se nourrit d’actions, même en période électorale.
Vous dites, un élu n’est pas condamné à l’inaction en période pré-électorale, quel est plus précisément son champ d’actions ?
Inaugurer un équipement, lancer un projet qui fait consensus, répondre à un appel à projet, participer à une table ronde, organiser un événement ou témoigner d’une action menée, tout cela reste possible comme publier sur les réseaux sociaux, répondre à un journaliste, partager des idées ou un programme, mais à condition de faire preuve de discernement et d’éviter tout mélange des genres. La ligne de démarcation est claire : ce qui relève de l’action de l’élu(e) est financé par la collectivité ; ce qui relève de la campagne est financé par l’équipe candidate. Jamais les moyens humains, financiers ou matériels de la collectivité (locaux, imprimerie, site web, réseaux sociaux institutionnels, annuaire interne) ne peuvent être utilisés directement ou indirectement.
Vous dites que la communication n’est pas interdite, mais encore…
Elle doit être plus sobre, plus factuelle, plus informative. Les supports qui existaient déjà peuvent continuer : magazine municipal, réseaux sociaux institutionnels, réunions publiques sur la vie locale. En revanche, tout ce qui relève du bilan de mandat, de la promotion personnalisée appartient à la sphère de la campagne et doit être financé et comptabilisé par les candidats. À retenir également : toute publicité commerciale (encarts presse, spots radio, référencement payant, etc.) est interdite.
Vous dites enfin que c’est une période féconde, et non pas une parenthèse…
Effectivement, elle n’est pas un temps mort, mais un moment fécond de démocratie locale. Les projets avancent, les grands enjeux sont mis en lumière. L’imagination collective se libère, des coopérations nouvelles apparaissent, chaque élu comme chaque candidat peut contribuer au débat public. C’est le temps où les idées se confrontent, où l’on sensibilise aux défis de demain, où l’on se rassemble autour d’actions concrètes. Dans chacune de nos communes, la vie continue et l’action locale y répond indépendamment des élections. Une année électorale ne doit pas être une année blanche, ni une année perdue.