
3 Minutes / 3 Questions dans les conditions du Direct

Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec France Climat à la rencontre d’un élu de France. Un format direct, rapide et percutant pour découvrir les défis, réussites et visions de femmes et d’hommes engagés. Invité cette semaine, Patrice Bessac, maire de Montreuil (93) et président d’Est Ensemble. En 3 minutes chrono, il partage ses projets marquants, ses petites frustrations et ses grandes ambitions pour sa ville. Un échange sans détour, à ne pas manquer !
Quel est le projet dont vous êtes le plus fier ?
Il y a un petit projet qui m’a profondément touché et rendu fier : l’envoi, à tous les enfants de CP, d’une carte leur permettant d’accéder aux bibliothèques de Montreuil. Trois mois après cette opération, nous avions déjà gagné 500 nouveaux lecteurs et lectrices. Huit mois plus tard, ce chiffre avait doublé. C’est énorme pour un dispositif si simple.
Ce geste a permis à des enfants de franchir une barrière symbolique. Ils ont dit à leurs parents : « J’ai reçu cette carte, j’y ai droit, je veux y aller ». Certains grands frères ou grandes sœurs, qui n’avaient pas reçu la carte, ont voulu les accompagner. Ce sont des signes forts. Mettre un livre entre les mains d’un enfant, c’est lui offrir la possibilité de mieux grandir. Et je sais, pour l’avoir vécu personnellement, combien la lecture peut transformer une vie.
Aujourd’hui, Montreuil et Est Ensemble sont devenus le premier réseau de France en fréquentation de bibliothèques. Ce succès, on le doit à notre engagement : animations dans les écoles, expositions, booms dans les bibliothèques. Le livre, on va le chercher partout, et ça fonctionne.
Quel projet vous laisse un goût d’inachevé ?
Sans hésiter, les opérations de renouvellement urbain. Sur les quartiers populaires des Morillons et de La Noue – Clos-Français, nous avons lancé de grandes transformations, mais les délais administratifs, juridiques et techniques sont longs. J’aurais aimé pouvoir rénover, avant la fin du mandat. La galerie commerciale est en très mauvais état et les habitants souhaitent la voir transformée depuis des années. Ce centre commercial, privé, est déserté, vétuste, sombre. Sa destruction, suivie de la création de commerces de proximité (pharmacie, cafés, alimentation…), permettra d’offrir un cadre de vie plus agréable et plus sûr. Cela sera fait avec le soutien de l’ANRU, probablement d’ici deux ans.
Autre chantier qui avance moins vite que je l’aurais souhaité : la rénovation des gymnases. Nous avons construit et rénové beaucoup d’écoles, ce qui a mobilisé une grande partie du budget. La prochaine étape sera d’investir dans nos équipements sportifs, car ils sont essentiels pour la jeunesse.
Qu’est-ce qui, selon vous, marquera votre mandat ?
Deux choses que je crois emblématiques de notre projet municipal. D’abord, la rénovation des foyers de travailleurs migrants, notamment le foyer Bara, est un combat que nous avons gagné. Il symbolise l’engagement de Montreuil en faveur d’une ville réellement accueillante. Cela va aussi de pair avec d’autres actions comme l’ouverture d’un refuge pour jeunes LGBT+ rejetés par leurs familles, ou l’accompagnement de lieux de culte pour les habitants musulmans.
Ensuite, il y a notre action pour le climat. En quatre ans, nous avons planté plus d’arbres que durant les trente années précédentes. C’est un engagement concret pour les générations futures, pour le confort urbain, pour la qualité de vie.
Enfin, je suis très attaché à ce que nous avons accompli dans les cantines. Nous avons rendu la restauration scolaire publique, via un syndicat communal. Aujourd’hui, nos enfants mangent mieux. Les repas sont plus équilibrés, mieux cuisinés, moins industriels. Nous travaillons aussi avec des structures comme Table Commune pour favoriser les circuits courts. Ce que nous faisons à Montreuil, c’est mettre du sens dans l’action publique, à tous les étages.
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