
5 000 maisons « France Santé » d’ici 2027 : un remède suffisant contre les déserts médicaux ?

En annonçant, lors de son premier déplacement, la création de 5 000 maisons « France Santé » d’ici 2027 Inspirées du modèle des maisons « France Services », le Premier ministre Sébastien Lecornu entend rapprocher les soins de chaque Français. Mais l'Association des Petites Villes de France (APVF) rappelle que la pénurie de médecins et l’absence de financement clair menacent la crédibilité de ce plan.
Le 13 septembre, à Mâcon, lors de son premier déplacement comme chef du gouvernement, Sébastien Lecornu a dévoilé un objectif ambitieux : ouvrir 5 000 maisons « France Santé » d’ici 2027. Inspirées du modèle des maisons « France Services », ces structures doivent devenir un guichet unique de soins de proximité et garantir une offre médicale à moins de trente minutes de chaque habitant.
Mais l’Association des petites villes de France (APVF) prévient : les annonces ne suffisent plus. Pour elle, la lutte contre les déserts médicaux réclame désormais des mesures structurelles et pérennes.
Des besoins criants et persistants
Près de 6 millions de Français vivent sans médecin traitant. Depuis 2017, les objectifs de maillage se succèdent : 2 000 maisons promises par Emmanuel Macron, 4 000 par François Braun en 2022, plus de 4 000 visées en 2024 par Yannick Neuder… Pourtant, la France n’en compte aujourd’hui qu’environ 2 200, auxquelles s’ajoutent 2 500 centres de santé. " Et dans de nombreuses petites villes, des locaux financés par les collectivités restent vides faute de praticiens " ajoute l'APVF.
Des dispositifs complémentaires mais fragiles
Le plan « France Santé » s’articule avec les nouvelles missions de solidarité territoriale, entrées en vigueur le 1ᵉʳ septembre : des médecins volontaires doivent intervenir dans 151 intercommunalités classées « zones rouges », représentant 2,5 millions d’habitants. Une mesure d’urgence saluée par l'association, " mais qui ne garantit ni le suivi des patients ni l’installation durable de soignants ".
Financement et attractivité : les angles morts
Le Premier ministre promet d’inscrire le projet dans la loi de finances et dans le budget de la Sécurité sociale pour 2026. " Mais aucun chiffrage précis n’a été présenté, ce qui fragilise la confiance des élus. Ceux-ci rappellent qu’ils assument déjà l’essentiel des investissements et qu’attirer et fidéliser des médecins reste la clé du problème" rappelle l'association d'élus.