Bouteilles plastiques : front uni des associations d’élus contre la consigne

Philippe Pottiée-Sperry
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Bouteilles plastiques : front uni des associations d’élus contre la consigne

Dans le cadre de la concertation lancée par le gouvernement jusqu’en juin sur la consigne pour le recyclage sur les bouteilles en plastique, huit associations d’élus y sont farouchement opposées. Selon elles, la consigne mettrait « en péril le service public de gestion des déchets ».

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Dès le lancement de la concertation sur la mise en place éventuelle de la consigne pour le recyclage des bouteilles en plastique et leur réemploi, fin janvier, par Bérangère Couillard, secrétaire d'État chargée de l'Écologie, plusieurs associations d’élus s’y sont farouchement opposées. Elles taxent ainsi la consigne de « fausse bonne idée pour l’écologie et pour les collectivités ».

Groupe de travail inter-associatif 
À la suite de la deuxième réunion, le 14 février, de la concertation, l’AMF, Amorce, l’ANPP (Association Nationale des Pôles territoriaux et des Pays), l’APVF (Association des petites villes de France), le Cercle national du recyclage, France urbaine, Intercommunalités de France et Villes de France ont lancé un groupe de travail inter-associatif. Objectif : travailler sur des propositions communes et faire front uni contre une initiative qui aurait pour résultat, selon elles, « de mettre en péril le service public de gestion des déchets ».

Complexité pour les citoyens
Dans la continuité des échanges menés entre associations en 2019 dans le cadre de la loi AGEC, elles souhaitent porter « une contribution et une parole communes ». Tout d’abord, elles estiment que l’introduction d’une consigne pour le recyclage des bouteilles en plastique « complexifierait les habitudes de tri pour les citoyens, alors même que depuis le 1er janvier 2023, le geste de tri unique pour l’ensemble des emballages en plastique a été généralisé à la France entière (extension des consignes de tri) ». 

Risques financiers
Autre forte inquiétude : le danger sur l’équilibre financier du service public de la gestion des déchets, alors que « les collectivités ont porté de lourds investissements pour mener à bien l’extension du geste de tri, notamment pour adapter les centres de tri ». Les huit associations d’élus pointent ainsi « une double peine pour les contribuables redevables de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, amenés à devoir se rendre en grande surface ou autre point de collecte pour recycler leurs bouteilles en plastique ». 
Elles tiennent à préciser que la réduction de la production de déchets à la source et le développement du réemploi sont des objectifs partagés face aux enjeux environnementaux et sanitaires. Mais tout en réaffirmant que la consigne « n’est pas la solution ». Ce groupe de travail inter-associatif se réunira régulièrement en parallèle de la concertation, prévue jusqu’à fin juin.

Distorsions de concurrence
A noter que l’AMF et Intercommunalités de France ajoutent également l’argument d’une consigne qui « aggraverait les distorsions de concurrence entre la grande distribution et les commerces de proximité », ces derniers ne bénéficiant pas d’automates de consignation. Autre argument avancé par les deux associations : elle serait contradictoire avec la généralisation à la France entière, depuis le 1er janvier 2023, du geste de tri unique pour l’ensemble des emballages, et contribuerait même indirectement à encourager la consommation des bouteilles en plastique.

Philippe Pottiée-Sperry
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