, mis à jour le 21/08/2025 à 16h18

L’été des risques, la rentrée des défis

Olivier Petronio
Directeur général des services (DGS)
Poulx (Gard)
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" Depuis la crise sanitaire, les tensions se sont accrues "

Directeur général des services de la commune de Poulx (Gard), Olivier Petronio revient sur un été marqué par les risques climatiques et évoque les défis d’une rentrée placée sous le signe de la vigilance budgétaire, de la gestion des ressources humaines et de la préparation aux municipales de 2026.

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Quel regard portez-vous sur l’été qui vient de s’achever à Poulx et plus largement dans votre territoire ?

L’été a été globalement calme pour la commune, même si nous restons toujours en alerte. Poulx est particulièrement exposée au risque d’incendie, très connu depuis des décennies. Nous avons eu un départ de feu début juillet, rapidement maîtrisé grâce à l’efficacité des moyens mobilisés et à la vigilance des riverains. Ici, les obligations légales de débroussaillement sont anciennes et font l’objet de communications fortes depuis longtemps. Le dérèglement climatique est évidemment un facteur aggravant, mais notre territoire est préparé.
Au-delà de Poulx, nous avons été attentifs aux événements survenus dans les départements voisins, touchés par de graves incendies. Et puis, il ne faut pas oublier que le sud de la France reste marqué aussi par le risque inondation. L’exemple est frappant : nous sommes passés en quelques heures d’une alerte canicule à une alerte orage. La transition entre les risques est de plus en plus brutale.

L’été a aussi été marqué par une forte affluence touristique. Votre commune a-t-elle été concernée ?

Pas directement. Poulx reste une commune résidentielle, mais le département du Gard accueille de nombreux touristes, qu’il s’agisse de la station balnéaire du Grau-du-Roi ou du patrimoine romain de Nîmes et de la région. Cela crée une pression estivale importante, même si elle n’a rien de comparable avec ce que vivent des territoires comme la Côte d’Azur ou certaines stations de montagne.

Comment abordez-vous cette rentrée 2025 ?

Avec vigilance. Les défis sont nombreux. Sur le plan financier, les restrictions budgétaires nationales nous obligent à une grande prudence. Les collectivités ont tendance à figer ou ralentir leurs projets en vue du renouvellement des conseils municipaux de mars 2026. Nous avons, bien sûr, la volonté de finaliser les projets engagés : révision du Plan local d’urbanisme, réfection de la toiture de la crèche municipale, travaux de voirie et construction d’une salle municipale. Mais on sent un certain attentisme lié au calendrier électoral.

Le climat social vous inquiète-t-il également ?

Oui, clairement. Depuis la crise sanitaire, les tensions se sont accrues. On observe davantage de crispations dans la société et cela se répercute sur les relations entre agents, élus et administrés. Les élus font face à des agressions verbales, parfois physiques. Je pense que nous allons assister à une multiplication des demandes d’escortes policières, même pour de simples rendez-vous. Il y a une forme de consumérisme du service public : certains usagers l’abordent comme un supermarché où ils rempliraient leur caddie. Cette évolution nourrit les tensions.

Et du côté de vos agents, comment se traduit cette rentrée ?

Comme pour beaucoup de collègues, la gestion des ressources humaines reste l’un des points les plus chronophages. L’absentéisme peut peser, surtout lorsqu’il s’agit de longues absences. Nous devons aussi composer avec de nouvelles attentes générationnelles. Les candidats n’hésitent plus à parler d’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, ce qui aurait été inimaginable il y a vingt ans. C’est une mutation culturelle qu’il faut intégrer.
Les métiers techniques sont en tension, tout comme le médico-social. Le recrutement est difficile, mais il reflète l’évolution de la société. Pour autant, je tiens à souligner que mes équipes abordent la rentrée avec un état d’esprit positif, notamment grâce à l’ouverture d’une nouvelle classe dans la commune. Septembre marque toujours un redémarrage fort, car le rythme de la collectivité est calé sur l’année scolaire.

À quelques mois des municipales de 2026, comment se positionne votre commune ?
La rentrée est marquée par l’achèvement des grands projets pour « rendre une copie complète » avant les élections. La volonté des équipes est de terminer le mandat en ayant livré les dossiers structurants. En tant que DGS, mon rôle reste de garantir la continuité, quels que soient les choix politiques à venir. 

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
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