Avenir des montagnes : l’État mise sur l’adaptation et l’intelligence des territoires

, mis à jour le 22/12/2025 à 12h40
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Quatre ans après son lancement, le plan Avenir montagnes commence à produire des résultats tangibles

Réuni à Paris, le Conseil national de la montagne a dressé un premier bilan du plan Avenir montagnes. Face à l’accélération du changement climatique, le Gouvernement affiche sa volonté de consolider une politique ambitieuse, fondée sur la diversification économique, l’ingénierie territoriale et la coopération européenne.

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Quatre ans après son lancement, le plan Avenir montagnes commence à produire des résultats tangibles sur l’ensemble des massifs français. Devant les membres du Conseil national de la montagne (CNM), les ministres ont rappelé l’ampleur des moyens mobilisés : plus de 300 millions d’euros d’investissements, 170 millions issus du plan de relance et 31 millions consacrés à l’ingénierie territoriale.

Ces financements ont permis d’accompagner concrètement les territoires de montagne dans leur transformation. Plus de 60 d’entre eux ont bénéficié d’un appui en ingénierie pour repenser leurs stratégies touristiques et d’aménagement. Près de 100 territoires ont engagé des projets de mobilités durables, adaptées aux contraintes des zones peu denses. Enfin, près de 500 collectivités ont été soutenues dans des projets de diversification touristique, de transition écologique, de valorisation du patrimoine ou de préservation de la biodiversité.

Au fil des échanges, un constat partagé s’est imposé : la montagne n’est plus seulement un espace touristique saisonnier, mais un territoire stratégique qui doit inventer de nouveaux modèles économiques, plus résilients et moins dépendants des aléas climatiques.

Climat, Europe, diversification : les priorités confirmées

Les discussions ont également permis de dégager deux axes structurants pour la suite. D’abord, le soutien affirmé à la proposition d’un Pacte européen pour les montagnes. Les membres du CNM ont rappelé que ces territoires, où le réchauffement climatique progresse deux fois plus vite qu’ailleurs, doivent bénéficier de financements spécifiques et d’une gouvernance dédiée au niveau européen.

Ensuite, l’anticipation des impacts climatiques s’impose désormais comme une priorité absolue. Glissements de terrain, recul de l’enneigement, tensions sur la ressource en eau : les massifs sont confrontés à des risques croissants. Pour y répondre, chaque comité de massif est appelé à élaborer un plan stratégique d’adaptation au changement climatique, articulé avec les outils de planification écologique existants. L’objectif est clair : passer d’une logique de réaction à une logique d’anticipation, fondée sur des solutions opérationnelles et territorialisées.

Au terme de cette réunion, le Gouvernement a réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec les élus et les acteurs locaux. Le prochain Conseil national de la montagne, prévu au printemps 2026, devra approfondir ces orientations et ouvrir de nouveaux chantiers. Dans un contexte de transition climatique accélérée, la montagne apparaît plus que jamais comme un laboratoire de politiques publiques, où s’inventent des réponses durables, solidaires et adaptées aux réalités locales.

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
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