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Feux de forêts : une saison 2024 dévastatrice, aux conséquences financières lourdes pour les collectivités

Danièle Licata
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Avec 11 500 hectares brûlés à la mi-août place la saison 2024 juste sous la moyenne de 12 000 hectares de la période 2006-2023

Le feu de végétation, qui s'est déclaré à une dizaine de kilomètres au nord de Perpignan, mardi 20 août au matin, entre les communes d'Espira-de-l'Agly et de Baixas, a ravagé plus de cinq hectares de garrigue et de chênes. Des Bouches-du-Rhône, Vaucluse, à la Drôme en passant par l'Hérault, l'Aude et lesPyrénées-Orientales, cet été, les pompiers ont été sur le qui-vive.

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Selon l’EFFIS (European Forest Fire Information System), environ 11 500 hectares ont brûlé en France depuis le 1er janvier 2024. Le programme recense les feux de plus de 30 hectares. Ces 11 500 hectares à la mi-août place la saison 2024 juste sous la moyenne de 12 000 hectares de la période 2006-2023. Les régions du Sud-Ouest, de la Provence-Alpes-Côte d’Azur, et plus surprenant encore, certaines zones de la Bretagne et de la Normandie, traditionnellement plus humides, ont été sévèrement touchées. Dans certaines zones, des villages entiers ont dû être évacués, et plusieurs maisons ont été détruites, laissant des centaines de personnes sans abri.

Des coûts financiers colossaux pour les collectivités

Au-delà de l'urgence de la lutte contre les incendies, les collectivités locales doivent désormais faire face aux conséquences financières de ces catastrophes. Les coûts directs liés aux feux de forêts comprennent les dépenses pour les interventions des pompiers, l'évacuation des populations, et la mise en place de mesures de sécurité. À cela s'ajoutent les coûts indirects, notamment les pertes en termes de tourisme, d’agriculture et de sylviculture.
Les premières estimations indiquent que les coûts pour les collectivités pourraient dépasser plusieurs centaines de millions d'euros. Si l'on prend en compte l'ensemble des coûts, une fourchette large pour une année particulièrement difficile comme 2024 pourrait situer l'impact financier pour les collectivités entre 300 et 600 millions d'euros à l'échelle nationale, avec certaines régions particulièrement touchées pouvant supporter des coûts de l'ordre de 50 à 100 millions d'euros chacune.

Les petites communes, les plus touchées

Les petites communes rurales, particulièrement dépendantes de leurs forêts pour l'économie locale, sont les plus touchées. Pour elles, la destruction des forêts signifie la perte de ressources économiques vitales, telles que l’exploitation du bois et l’attractivité touristique.
Les communes doivent également faire face à des dépenses imprévues pour la réhabilitation des terrains brûlés, la reconstruction des infrastructures détruites, et la mise en place de nouvelles mesures de prévention contre les incendies futurs. Dans certaines régions, les ressources financières locales sont déjà épuisées par des années de gestion de crises climatiques répétées, ce qui rend ces nouvelles charges d’autant plus accablantes.

Un appel à la solidarité nationale et à une meilleure préparation

Face à ces défis, les élus locaux appellent à une solidarité nationale renforcée. Si le gouvernement a promis une aide d'urgence, les collectivités plaident pour un soutien financier plus soutenu et des mécanismes de compensation plus robustes. Elles réclament également une meilleure coordination des efforts de prévention, notamment à travers des plans de gestion des forêts plus adaptés aux nouvelles réalités climatiques.
Les incendies de l’été 2024 rappellent brutalement l’urgence d’adapter les infrastructures et les politiques locales aux effets du changement climatique. Pour de nombreuses collectivités, la prévention des feux de forêts devient une priorité absolue, nécessitant des investissements importants dans la gestion des espaces naturels, la sensibilisation des populations et la modernisation des équipements de lutte contre les incendies.
 

Danièle Licata
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