La France en bonne voie pour améliorer la qualité de l’air, mais des efforts restent à fournir

Danièle Licata
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Entre 2000 et 2023, les émissions d’oxydes d’azote (NOx) ont baissé de 64%

Les émissions de polluants sont globalement en diminution sur le territoire. Seuls les niveaux d’ozone (O3) sont en progression. C'est ce qui ressort du bilan annuel 2023 de la qualité de l’air extérieur en France, publié le 14 octobre 2024 par le ministère en charge de l'environnement.

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Depuis deux décennies, la France enregistre des progrès notables en matière de qualité de l’air, avec des réductions significatives de certains polluants. Entre 2000 et 2023, les émissions d’oxydes d’azote (NOx) ont baissé de 64%, celles des particules fines PM10 et PM2,5 ont respectivement chuté de 49% et 56%, tandis que le dioxyde de soufre (SO2) a vu ses émissions s’effondrer de 87%. En outre, les métaux polluants dans l’air, notamment le plomb, l’arsenic, le cadmium et le nickel, ont connu des réductions comprises entre 66% et 88% sur la même période. Ces résultats témoignent des efforts réalisés dans divers secteurs d’activité, que ce soit par l’amélioration des installations de chauffage individuel, notamment au bois, ou le perfectionnement des techniques de dépoussiérage dans l’industrie.

Des dépassements persistants pour le NO2 et l’ozone

Cependant, le tableau n’est pas entièrement positif. Le dioxyde d’azote (NO2) continue d’atteindre des niveaux au-delà des normes réglementaires dans certaines zones, bien que la fréquence de ces dépassements diminue. Quant à l’ozone (O3), polluant particulièrement sensible aux conditions météorologiques, ses teneurs moyennes annuelles augmentent encore, posant un problème de santé publique et environnemental. En 2023, certaines régions ont dépassé les seuils limites pour ces polluants, bien que le nombre de zones concernées ait diminué par rapport à 2018.

La pollution de l’air, un lourd fardeau sanitaire et économique

La pollution atmosphérique continue de coûter cher à la France, tant sur le plan sanitaire que financier. En 2021, Santé publique France estimait que près de 40 000 décès annuels de personnes de plus de 30 ans seraient liés aux particules fines PM2,5. Sur le plan économique, le coût de la pollution atmosphérique a été évalué par le Sénat en 2015 à environ 100 milliards d’euros, dont 20 à 30 milliards liés aux dommages sanitaires causés par les particules fines.

Vers des normes européennes renforcées d’ici 2030

La lutte contre la pollution de l’air n’est pas uniquement française. En 2022, seize États membres de l’Union européenne ont respecté l’ensemble de leurs plafonds d’émission pour cinq polluants clés. Cependant, certains pays, dont huit pour le NO2 et PM10, continuent de dépasser les normes de qualité de l’air. L’UE prévoit la mise en place de normes encore plus strictes pour 2030, en ligne avec les recommandations de l’OMS. Ces nouvelles règles devraient contraindre la France et ses voisins européens à intensifier leurs efforts pour protéger la santé des citoyens et réduire les effets nocifs de la pollution atmosphérique.

Des perspectives pour une qualité de l’air encore meilleure

La France se trouve donc à un carrefour important : bien que des avancées significatives aient été faites, les chiffres rappellent que des efforts supplémentaires sont nécessaires, notamment dans les zones urbaines et industrielles où les concentrations de polluants restent problématiques. En s’alignant sur les futures normes européennes et en accentuant les actions locales, le pays pourrait espérer une amélioration durable de la qualité de l’air.
 

Danièle Licata
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