Impact fort de l’inflation sur la commande publique

Philippe Pottiée-Sperry
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Impact fort de l’inflation sur la commande publique

En 2022, le montant de l’achat public s’élève à plus de 95 Md€ selon le dernier baromètre de la commande publique, soit 7,7 Md€ de plus qu’en 2019. Mais l’effet de l’inflation se fait fortement sentir à partir du second semestre. Les collectivités résistent un peu mieux.

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La commande publique s’est élevée à 95,2 Md€ en 2022, soit une quasi stabilité par rapport à 2021 avec juste - 0,5 % de baisse. Mais il s’agit d’un chiffre en trompe l’œil car ce maintien des achats publics s’explique par un premier semestre très dynamique (51,1 Md€, soit le plus haut niveau depuis 2012) alors qu’en revanche, le second semestre chute de 7,6 % (44 Md€ contre 47,6 Md€ en 2021, soit -8,2 %). 

Achats en en fonctionnement et en investissement 
Ces chiffres, issus du baromètre de la commande publique, publié par Intercommunalités de France et la Banque des Territoires, montrent bien que les effets de l’inflation commencent à se faire sentir. 
Outil de suivi des achats réalisés par tous les acheteurs publics (État, collectivités, bailleurs sociaux...), en fonctionnement comme en investissement, le baromètre repose sur une analyse systématique des appels d’offres et des avis d’attribution des marchés publics. Il est décliné par type d'acheteur, par région et intercommunalité, par nature des achats et par destination.

Valeur moyenne des appels d'offre en forte hausse
Sur l’ensemble de l’année 2022, les collectivités locales et leurs groupements parviennent tout juste à se maintenir (+0,3 %) alors que la remontée des bailleurs sociaux est forte (+6,5 %). Mais sur le second semestre, la chute est particulièrement forte pour les achats de l’Etat (-25,5 %), suivi par les bailleurs sociaux (-16,3 %) puis les collectivités qui résistent mieux (-2,4 %). Autre chiffre inquiétant : une valeur moyenne des appels d'offre en forte hausse (+18 % pour le dernier trimestre), témoignant également des premiers effets de l'inflation.
Les collectivités représentent 54,3 % de la commande publique française, + 0,3 % par rapport à 2022. Dans le détail, la commande publique des collectivités reste surtout portée par les communes (45 %) et les intercommunalités (23 %), suivis par les départements (12 %), les syndicats intercommunaux (10 %), les établissements publics locaux (7 %) et les régions (4 %).

L’ingénierie en progression
Les services conservent de loin la part dominante en pesant 41,5 % de la commande publique, mais en chute de 16,8 % sur le second semestre. Viennent ensuite loin derrière dans la répartition : les travaux de rénovation (20,6 %), les travaux neufs (14,5 %), l’ingénierie (11,9 %) et les fournitures (11,5 %). 
A noter que seule l’ingénierie est en progression sur 2022 (+ 6,3 %) et encore plus sur le second semestre (+ 9%), signe des besoins importants des territoires. 

Fortes variations selon les régions 
Autre constat : de fortes variations selon les régions. En métropole, les plus fortes chutes de la commande publique se trouvent en Ile de France (-9 %), dans les Pays de la Loire (-8,4 %) et en Occitanie (-2,2 %). A l’inverse, le Grand Est et la Corse culminent tous deux à +9,3 %, suivis par Paca (+6 %), Bourgogne Franche Comté (+4,5 %) et Auvergne Rhône Alpes (+3,7 %). 
Dans les territoires ultra-marins, les variations sont particulièrement élevées en oscillant de -11,7 % jusqu’à +26,6 %.

Philippe Pottiée-Sperry
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