Intercommunalité : la colère de l’AMRF contre Elisabeth Borne
Les propos de la Première ministre en faveur des intercommunalités ne passent pas du tout auprès des maires ruraux. « Elle veut privilégier les EPCI sur les communes », dénonce l'AMRF.
La réaction ne s’est pas fait attendre longtemps. A peine Elisabeth Borne avait-elle dit tout le bien qu’elle pense des intercos, le 7 octobre en clôture de la convention d’Intercommunalités de France, l’AMRF (Association des maires ruraux de France) fustigeait dans un communiqué « la volonté de la Première ministre de privilégier les EPCI sur les communes ». En se félicitant d’avoir renforcé le couple président d’EPCI/Préfet, elle a « franchi une ligne rouge pour les maires, et en particulier les maires ruraux », dénonce l’association présidée par Michel Fournier. Des propos « intolérables » selon lui. Et d’enfoncer le clou en affirmant que c’est « le couple maire/préfet [qui] doit être la base du fonctionnement de l’Etat local ».
Saisine du président de la République
« Nous ne supportons plus que les informations ou les consultations soient prioritairement voire exclusivement adressées aux présidents d’EPCI, pointe Michel Fournier. C’est devenu une pratique trop courante des préfets alors que l’AMRF a déjà alerté et dénoncé cette tendance ». L’association n’est vraiment pas contente en lançant que « sans commune, une intercommunalité n’existe pas ! Sans maire, un conseil communautaire ne peut fonctionner ! ». Et de rappeler ce discours partagé par de nombreux de maires que « l’EPCI doit rester cet outil indispensable au bénéfice de toutes les communes » et qu’il n’est pas une collectivité.
Très fâché, le président de l’AMRF a promis de « passer outre » la Première ministre et de s'adresser désormais directement au président de la République « pour clarifier la situation ». Le prochain congrès des maires promet d’être chaud !