Matériaux biosourcés : l’Île-de-France fait le premier pas vers une bioéconomie

Danièle Licata
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Depuis 2018, les matériaux issus des filières agricoles connaissent un nouvel essor

L’Ile-de-France serait-elle en passe de devenir le berceau de la bioéconomie ? Pour les experts de l’Institut Paris Région, les matériaux issus de la biomasse végétale ou animale prennent une place croissante dans la région, notamment dans le secteur de la construction. 

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« Le changement climatique remet en question nos modes de vie, fortement émetteurs de gaz à effet de serre, et avec la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, notre système d’approvisionnement, fondé sur des importations massives, a montré ses fragilités » alertent les experts de l’Institut Paris Région, dans une note tout juste publiée. La bioéconomie, fondée sur la production, la transformation et le recyclage de ressources biologiques renouvelables (matières organiques terrestres ou marines, qu’elles soient végétales ou animales), pourrait être une réponse aux défis environnementaux et à plus d’indépendance énergétique. 
« En substituant du carbone renouvelable au carbone fossile, la bioéconomie contribue à réduire les émissions de GES, tout en préservant les ressources naturelles et la biodiversité et en amplifiant les services rendus par les écosystèmes » explique l’Institut. Et aidé par les nouvelles règlementations (réglementation environnementale RE2020 pour la construction neuve – 2020 et projet de loi pour une industrie verte - 2023), l’usage de matériaux biosourcés se diffuse désormais dans bon nombre de secteurs, dont la construction. Car « les produits de construction et les équipements représentent 65 % à 85 % de la totalité des émissions de GES liées au cycle de vie d’un bâtiment neuf » note l’Institut Paris Région. Cela est dû, notamment, à l’usage massif du béton dans la construction.
L’Île-de- France, s’inscrit dans cette stratégie depuis 2018. Et depuis, les matériaux issus des filières agricoles connaissent un nouvel essor. « Sur le sol francilien, des cultures abandonnées avec l’ère de l’industrialisation, telles que le chanvre et le lin, sont à nouveau implantées. De nouveaux usages ou un retour à des usages anciens se développent comme les traditionnelles céréales à paille alors que de nouvelles cultures font leur apparition, comme le miscanthus » notent les experts.

Stratégie et dispositifs en Île-de-France

Élaborée en 2018, la stratégie régionale pour l’essor des filières de matériaux et produits biosourcés se décline en 14 actions opérationnelles. Des aides financières aux collectivités sont ainsi conditionnées à l’usage de matériaux biosourcés : par exemple, un bonus de 50 % de l’aide à la rénovation énergétique de bâtiments publics est accordé aux communes de moins de 20 000 habitants pour des projets intégrant au moins 12 kg de matériaux biosourcés par m2 de surface de plancher.
 

Danièle Licata
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