Beauvau de la sécurité : pas un mot sur les collectivités

Philippe Pottiée-Sperry
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Emmanuel Macron a clôturé le 14 septembre le Beauvau de la sécurité à l’École nationale de police de Roubaix. Un discours d’une heure () qui n’a pas cité une seule fois les collectivités et leur rôle sur le sujet. Elus et territoriaux ne cachent pas leur déception. Les 18 propositions présentées par les associations de maires, quelques jours avant la clôture du Beauvau, ne semblent donc pas avoir été entendues. En théorie, cette vaste concertation de plus de sept mois ne devait pas se limiter à une simple réforme du fonctionnement de la police et de la gendarmerie.

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Importance des partenariats

L’Association nationale des cadres territoriaux de la sécurité (ANCTS) regrette ainsi « qu’aucune mention des collectivités et de leur rôle quotidien dans la sécurité des Français n’ait figuré dans ce discours ». Et d’ajouter avec amertume : « Sans même prendre en considération les propositions des élus locaux et des cadres territoriaux, le président a quasiment nié la valeur du travail des plus de 30 000 agents territoriaux travaillant chaque jour dans les collectivités sur ces questions, qu’ils s’agissent de policiers municipaux, de gardes champêtres, d’agents de surveillance de la voie publique, d’inspecteur de salubrité, d’inspecteurs du cadre de vie, d’agents exploitant les systèmes de vidéoprotection ainsi que de tous les autres agents assermentés ». L’ANCTS continue d’insister sur l’importance de la qualité des partenariats entre l’Etat et les agents territoriaux, « à l’instar des objectifs affichés par les récents contrats de sécurité intégrée dont l’Etat assure la promotion. »

Décliner territorialement les mesures

Moins sévère, l’Association des petites villes de France (APVF) « prend acte avec satisfaction » des conclusions du Beauvau de la sécurité tout en réclamant des précisions sur leur adaptation à l’échelon local. Satisfaction notamment de l’augmentation du budget de 1,5 Md€ du budget du ministère de l’Intérieur, dont 500 M€ à compter de 2022, qui est « bienvenue pour répondre aux importants besoins en locaux, en matériel et en personnel ». Elle salue également l’annonce de l’absence de remise de peine à l’encontre des personnes coupables d’agression contre des élus. Par ailleurs, l’APVF insiste sur « l’absolue nécessité de décliner territorialement les mesures annoncées en clôture du Beauvau de la sécurité, en travaillant sur le continuum de sécurité entre les polices municipales et les forces de sécurité nationales ».

P.P.-S.

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Philippe Pottiée-Sperry
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