Sécurité : Les maires de plus en plus exposés, mais pas mieux outillés

Danièle Licata
Image
Seulement 15 % des communes disposent d’une police municipale ou de gardes champêtres

Selon une enquête Ifop pour le Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure (CRSI), la moitié des maires de France considèrent la sécurité comme un enjeu prioritaire. Face à un sentiment d’abandon de l’État, ils réclament plus de moyens, de compétences… et de considération.

Partager sur

À un an des élections municipales, la sécurité s’impose comme un sujet de préoccupation majeur pour les élus locaux. Selon l’étude Ifop menée pour le Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure (mars 2025), 48 % des maires interrogés considèrent la sécurité comme un sujet important, dont 19 % la classent comme une priorité absolue pour leur commune.
Mais au-delà de la perception, c’est bien le sentiment d’isolement et d’impuissance qui domine. Plus d’un maire sur deux (56 %) estime devoir pallier le désengagement de l’État en matière de sécurité. Un chiffre qui grimpe à 83 % en Île-de-France et à 73 % dans les communes de 5 000 à 10 000 habitants. Ce ressenti nourrit une demande croissante d’autonomie et de moyens d’action pour les élus.
Parmi les mesures les plus soutenues : la simplification des procédures d’installation de caméras de surveillance (74 % d’avis favorables), l’élargissement des pouvoirs des policiers municipaux pour réaliser des contrôles d’identité ou des fouilles (65 %), et le droit d’être informé de la présence de personnes fichées S dans leur commune (93 % des maires y sont favorables).
Si seulement 15 % des communes disposent d’une police municipale ou de gardes champêtres, ce chiffre grimpe à 95 % dans les communes de plus de 10 000 habitants. Et parmi ces communes dotées d'une police, 62 % des maires jugent nécessaire d’armer leurs agents, une tendance déjà en place pour plus de la moitié d’entre eux.
Enfin, les maires interrogés expriment aussi une volonté forte de reprendre la main sur l’implantation de réfugiés sur leur territoire : 89 % souhaitent que cette décision soit soumise à l’autorisation du conseil municipal.
Cette enquête, menée auprès de 504 maires ou adjoints à la sécurité, met en lumière une double attente : plus de clarté sur les compétences des élus locaux en matière de sécurité, mais surtout un soutien renforcé de l’État dans leur mise en œuvre. Car comme le souligne Jérôme Fourquet, directeur du pôle Opinion de l’Ifop : « Les maires se sentent de plus en plus exposés, mais pas forcément mieux outillés. »
 

Danièle Licata
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire