Chute de la commande publique : appel des intercos à la mobilisation

Philippe Pottiée-Sperry
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Selon les dernières données du baromètre AdCF (Assemblée des communautés de France) / Banque des Territoires, la chute de la commande publique pour l’ensemble des acheteurs publics au cours des trois premiers trimestres 2020 (par rapport à la même période l’an passé) atteint le niveau record de - 22 % (en euros).

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Le nombre d’appels d’offre dégringole de -25 %, passant de 181 295 appels d’offre à 135 139 appels d’offre pour tous les acheteurs. Sous le double effet de la crise sanitaire et de la longue séquence électorale du printemps, les achats publics, en investissement et en services, connaissent un réel effondrement. Par rapport à la même période en 2019 (janvier à septembre), la commande publique des communes a chuté de 7 Md€ (- 37%) et celle des intercommunalités (communautés et métropoles) d’environ 2 Md€ (- 23%). Cette baisse atteint également -29 % pour les syndicats intercommunaux.

Le secteur des services également en baisse

« C’est pour autant à l’échelle des communes et intercommunalités que se jouera l’essentiel de la relance en termes d’appels d’offre et de travaux », estime l’AdCF. En concentrant 55% de l’ensemble des achats, poids inchangé depuis 2012, leur rôle est jugé « déterminant dans la relance engagée par le gouvernement, tant en ce qui concerne la passation de marchés de prestations et de services, la poursuite des travaux de renouvellement, que des projets nouveaux portés par les équipes élues au printemps et au début de l’été ». Tous les secteurs sont concernés : travaux neufs et surtout travaux de renouvellement sont durement touchés par la crise (respectivement -24 % et -35 % pour l’ensemble des acheteurs). Le secteur des services, qui était en forte progression ces dernières années, est également en repli en 2020.

Circulaire de Jean Castex du 23 octobre

Dans ce contexte, l’AdCF se félicite des instructions données par le gouvernement aux préfets (circulaire du Premier ministre 23 octobre 2020) pour engager les mesures du plan de relance dans les territoires, en combinant actions de court terme et mesures à plus longue échéance. Pour amplifier le mouvement, l’association des intercos incite tous ses adhérents à « accentuer leur mobilisation sur le terrain à travers leurs plans de relance locaux, si possible co-construits avec les acteurs économiques locaux » (entreprises du BTP, industriels, agriculteurs, entreprises de proximité, délégataires de services publics, milieux associatifs, secteurs culturels et sportifs, professions du tourisme…).

Rôle important des plans locaux de relance

Déjà adoptés ou en cours d’adoption, ces plans locaux auront un rôle important pour redonner de la visibilité aux acteurs économiques et faciliter les coordinations entre investissements publics et privés. « Par leurs compétences opérationnelles de maîtrise d’ouvrage et leurs ingénieries, les métropoles et communautés ont un rôle majeur à jouer au plus près du terrain », considère l’AdCF. Et de citer le portage de projets structurants en matière de développement économique et de réindustrialisation, d’équipement et d’usages numériques, d’efficacité énergétique et de transition écologique, de mobilités et de logement, de revitalisation du commerce et de l’artisanat …

L’AdCF appelle également ses adhérents à aider les communes membres des intercos à relancer leurs propres politiques d’investissements et d’achats. Ces aides peuvent passer par des concours budgétaires ou des appuis en ingénierie pour accélérer les passations de marché et la concrétisation des projets

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