Covid-19 : ce que propose la métropole de Strasbourg pour le déconfinement

Ce texte veut être partagé avec les autorités préfectorales et sanitaires, mais aussi tous les partenaires locaux, avant d’être remis à Jean-Castex, chargé par le gouvernement de préparer les scénarios sur le déconfinement. Il se veut également une contribution à la stratégie nationale en cours d’élaboration pour amorcer la fin du confinement.

Quatre grandes exigences

Les propositions s’articulent autour de quatre grandes exigences : rétablir la confiance par une meilleure connaissance de l’état de santé de chacun ; préparer la reprise économique ; ausculter les traumatismes du confinement et veiller à l’information des publics vulnérables ou éloignés ; tirer les leçons de la crise sanitaire et structurer les solutions à long terme.

Le document formule des mesures concrètes telles qu’une généralisation des dépistages, au moyen de campagnes de tests PCR ou sérologiques selon des publics prioritaires (personnels soignants, personnes à risques, enseignants et enfants, agents publics, etc.) et des impératifs précis (évaluation globale de la contamination, réouverture des écoles, reprise du travail, mise en quarantaine). Autre proposition : une modélisation de l’épidémie, en lien avec les acteurs de la santé, pour permettre un diagnostic affiné de l’emprise du virus à l’échelle territoriale.

Création d’un carnet de santé numérique

En prévision d’une période plus ou moins longue de coexistence avec le virus et d’une reprise graduelle des activités, des moyens particuliers devront être mis en œuvre, comme un circuit fiable de fabrication et de distribution de gel hydroalcoolique et de masques ; la création d’un carnet de santé numérique pour assurer un suivi individuel et collectif de l’immunité de la population ; un plan de reprise d’activité gradué, secteur par secteur, assorti de divers soutiens financiers aux entreprises, coordonnés avec l’État et la région, mais aussi de nouvelles formes d’organisation du travail, dont l’élargissement des amplitudes horaires, afin de réduire les flux et les contacts à l’entrée des lieux de travail.

Des bons d’achats solidaires pour soutenir les cafés, hôtels et restaurants

Pour soutenir le secteur durement touché des cafés, hôtels et restaurants, il est proposé un système de bons d’achats solidaires à utiliser quand leur activité reprendra. Ces bons d’achats pourraient être étendus à tous les commerces fermés durant la période de confinement. En réalisant un benchmark des bonnes pratiques appliquées dans d’autres pays, des premières recommandations seront diffusés aux acteurs professionnels pour leur permettre d’anticiper la reprise. Ce travail sera également mené avec le secteur de l’évènementiel et les secteurs créatif et numérique.

Pour préparer la réouverture des marchés alimentaires et soutenir les commerces non-sédentaires, le document plaide pour une nouvelle organisation des marchés, permettant plus d’espacements entre les stands et une nouvelle gestion des files d’attente, afin de garantir les mesures de distanciation sociale.

Un référent pour les personnes isolées

A l’instar de la Ville de Paris, le document propose de nommer un référent pour s’assurer que toutes les personnes éloignées des réseaux d’informations gouvernementaux et locaux soient bien prises en compte dans l’élaboration de chaque mesure. Sont visées : les personnes âgées isolées, les personnes hospitalisées à domicile, les personnes dépendantes et les aidants, les personnes souffrant de maladies chroniques, les SDF isolés isolées ou en campement…

Ce référent serait consulté pour chaque mesure et mettrait en œuvre des solutions pour assurer l’information de ces personnes.

Un grand retour d’expérience

Les élus proposent aussi le lancement d’un grand retour d’expérience, en associant largement les communes et les territoires voisins, afin d’identifier les mesures qui auraient permis une meilleure gestion du confinement. L’objectif serait d’intégrer les enseignements des experts, des acteurs associatifs, des entrepreneurs et salariés, et des habitants. Cette consultation devra aboutir à un plan stratégique permettant de constituer des stocks de matériels de protection et de préparer des solutions à mettre en œuvre en urgence en cas de nouvelle crise.

Pour agir sur le long terme et tenter « de faire d’une expérience traumatisante un atout pour l’avenir », la contribution indique en conclusion vouloir esquisser plusieurs pistes pour réduire la dépendance extérieure en produits stratégiques, sécuriser les approvisionnements et tirer collectivement les leçons d’une crise.

P.P.-S.

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