Covid-19 : les départements mobilisés pour le dépistage dans les Ehpad

Philippe Pottiée-Sperry
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Dès le début de la crise, l’Assemblée des départements de France (ADF) et de nombreux conseils départementaux ont proposé au gouvernement d’habiliter leurs laboratoires départementaux d’analyses (LDA) pour réaliser des tests de dépistage du Covid-19.

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Ces derniers disposent de compétences pluridisciplinaires et d’une expérience en matière de gestion de crise sanitaire en milieu vétérinaire. Leurs interventions se font surtout dans les domaines de la santé animale ou de l'hygiène alimentaire.

Le ministre des Solidarités et de la santé, Olivier Véran, a répondu positivement à cette demande par un décret et un arrêté du 5 avril publiés au Journal officiel du 6 avril.

La nouvelle stratégie de l’Etat face à la propagation du virus dans les Ehpad passe par la mise en place de dépistages massifs des personnels et des résidents des établissements touchés par le Covid-19, et cela en étroite relation avec les conseils départementaux.

150 000 à 300 000 tests PCR par semaine

La plupart des 75 laboratoires départementaux d’analyse qui existent vont pouvoir ainsi soutenir en cas de suspicion de contamination les équipes et participer à l’effort, en travaillant avec les ARS, les centres hospitaliers et en appui des laboratoires privés. « Ils devraient pouvoir à terme réaliser 150 000 à 300 000 tests PCR par semaine, participant ainsi de manière conséquente au déploiement des tests sur le territoire », indique l’ADF.

La mobilisation des LDA, bien qu’ils soient uniquement agréés pour la biologie animale (à l’exception du laboratoire des Bouches-du-Rhône), vise à renforcer la capacité de dépistage à l’échelle nationale. Précédemment, leur mobilisation s'était déjà traduite dans la fabrication des gels désinfectants hydroalcooliques.

Selon l’ADF, une enquête menée auprès de 50 laboratoires révèle que le réseau des LDA pourrait réaliser quotidiennement 20 000 tests PCR (recherche de virus) et 80 000 tests de sérologie (recherche d’anticorps) si certaines conditions techniques sont réunies notamment la fourniture des principaux réactifs que les LDA ne fabriquent pas.

Des regroupements de LDA pour effectuer les tests

A noter que certains LDA effectuent un travail en commun et se regroupent pour effectuer des tests virologiques : Gers/Lot/Tarn/Tarn-et-Garonne (sous forme de GIP) ; Indre-et-Loire/Maine-et-Loire/Sarthe/Loire-Atlantique (laboratoire public commun vétérinaire et de biologie Inovalys) ; travail conjoint du Haut-Rhin et du Bas-Rhin (objectif : réaliser à terme 500 tests par jour dans les deux départements en priorité dans les Ehpad), etc.

Depuis plusieurs semaines, le président du Bas-Rhin, Frédéric Bierry, plaidait pour renforcer les capacités de dépistage dans son département en priorité pour les résidents et les soignants des Ehpad.

Pyrénées-Atlantiques : dépistage massif dans les Ephad

Autre exemple : le département des Pyrénées-Atlantiques a démarré le 10 avril un vaste dépistage en direction des 12 000 professionnels des Ehpad et des services d’aide à domicile par une équipe formée pour réaliser ces prélèvements. « Nous nous engageons dans cette vaste campagne avec une grande responsabilité tant vis à vis des résidents que des personnes qui les entourent », affirme Jean-Jacques Lasserre, le président des Pyrénées-Atlantiques.

En une semaine, les équipes départementales, en lien avec les professionnels concernés, ont bâti les éléments de méthode pour lancer cette campagne de dépistage : contacts et remontées des demandes des établissements et structures concernés, formation des personnels testeurs, fourniture en matériel de protection, organisation logistique... L’ensemble de cette organisation et méthode a été construit avec le laboratoire BIOPYRENEES qui assure toutes les analyses. Ce laboratoire communiquera directement avec les médecins coordonnateurs d'Ehpad (ou le médecin référent) qui seront les premiers correspondants destinataires des résultats.

Par ailleurs, le département des Pyrénées-Atlantiques a distribué, dès le 20 mars, plus de 90 000 masques aux professionnels des établissements et structures médico-sociales. Cela sera complété par la fourniture de plus de 520 000 masques dont la livraison a déjà commencé.

Philippe Pottiée-Sperry

Philippe Pottiée-Sperry
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