La CC Saône-Beaujolais lance une marque locale d'électricité verte

Philippe Pottiée-Sperry
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La CC Saône-Beaujolais lance une marque locale d'électricité verte

En créant à BôWatts, l'intercommunalité propose une offre d'électricité verte moins chère à ses habitants, grâce à contrat d’achat groupé et négocié, mais aussi un service dédié leur permettant de réduire leurs dépenses. D’ici 2027, elle prévoit de produire la moitié de sa consommation en massifiant le recours aux énergies renouvelables.

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Labellisée territoire à énergie positive (TEPos) en 2016, dotée d’un Plan climat depuis fin 2019 (80 actions prévues), création la même année d’une plateforme d’accompagnement des particuliers pour rénover leurs logements (Renov’en Beaujolais) ou encore prise de la compétence développement des énergies renouvelables. La communauté de communes Saône-Beaujolais (CCSB, Rhône, 35 communes pour 45 000 habitants) poursuit sur sa lancée en créant une marque locale d’électricité verte, dénommée BôWatts. 

« Un sentiment de fierté »
Mise en place le 9 mai, elle propose une offre avec un tarif intéressant, issue d’énergies renouvelables, mais aussi un service dédié avec des outils permettant aux habitants de maîtriser et réduire leur consommation énergétique.
« C’est une première en France, s’enorgueillit Frédéric Pronchéry, premier vice-président délégué au développement durable de la CCSB et maire de Belleville-en-Beaujolais. Dans le contexte de crise énergétique, notre idée était de ne plus subir. Nous avons fait le choix d’un montage public-privé pour avancer rapidement ». Et d’ajouter : « la création d’une marque locale est un très bon outil pour intéresser directement le citoyen aux énergies renouvelables, de surcroit en jouant sur un sentiment de fierté ». 

Economie de 7%
L’électricité est fournie au tarif d’achat négocié et groupé auprès d’un fournisseur sélectionné par la collectivité et son partenaire spécialiste de l’énergie My Energy manager (MyEM). L’économie est de l’ordre de 7% par rapport aux offres vertes des autres fournisseurs, avec une électricité issue d’énergies renouvelables du sud-est de la France (photovoltaïque, éolien, hydraulique…). 
L’offre est ouverte à tous les habitants et le sera également, à compter de l’automne, aux entreprises et aux communes. La CCSB escompte sur près de 3000 abonnés d’ici la fin de l’année avec ensuite une montée en puissance grâce à un effet d’entrainement et au bouche à oreille. Elle met en avant l’atout de proposer aux usagers un tiers de confiance qui s’occupe de tout pour eux et sécurise les contrats. 

Un service gratuit avec le nrLINK 
Autre intérêt de la marque locale, offrir aux habitants les moyens de mesurer, comprendre et ajuster leur consommation d’énergie. En pratique, ils disposent d’un « nrLINK » qui est une solution d’affichage de la consommation électrique directement branchée au compteur Linky. « Nous avons eu l’autorisation d’Enedis, nous indiquant même que notre service est ce qu’ils auraient bien voulu faire », confie-t-il, pas peu fier. 
Ce service complet, proposé gratuitement, permet de suivre en temps réel la consommation électrique de tous les équipements, facilitant ainsi sa maîtrise voire sa réduction. Avant son lancement, un groupe de 15 personnes a testé ce nouveau service. La plateforme sécurisée propose aussi l’accès à « une communauté éducative » avec des échanges de conseils et d’astuces. 

« Les maires, premiers VRP »
Pour accompagner le lancement BôWatts, une campagne de communication a été lancée sur différents supports (réseaux sociaux, flyers, journaux municipaux et intercommunal) en mettant en avant des citoyens emblématiques du territoire. A cela s’ajoutent des réunions publiques dans les communes, sur les marchés ou à l’occasion des fêtes de village. « Les premiers VRP de notre initiative pour embarquer la population sont les maires », insiste Frédéric Pronchéry. La plupart des élus sont convaincus exceptés ceux de quatre communes, encore sceptiques, qui attendent surtout de voir les premiers résultats. 

Un coût de 100 000 €
La CCSB vise à devenir autosuffisante d’ici 2035 en massifiant le recours aux énergies renouvelables. Dès 2027, l’objectif est d’assurer une production locale de 50 à 60 MWc, soit la moitié de la consommation des habitants de l’intercommunalité, en boostant l’installation du photovoltaïque sur les toitures, ombrières, au bord des voiries, sur des plans d’eau et des fonciers privés et publics, en privilégiant les sites dégradés et délaissés.
Le coût global de la mise en place de BôWatts (bureau d’étude, achat de compteurs, communication) est revenu environ à 100 000 €. « Sans nous aider financièrement, les services de l’Etat, l’Ademe ou RTE, très intéressés par notre démarche, nous ont incité à nous lancer », conclut Frédéric Pronchéry.

Philippe Pottiée-Sperry
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