A Douai, la santé est l’affaire de tous

Si nos systèmes de santé ont été bâtis pour faire face efficacement à des pathologies aiguës, l’explosion des maladies chroniques combinée au vieillissement de la population imposent un changement de paradigme : « il faut un nouveau modèle basé sur la prévention et le suivi constant des personnes dans le cadre d’une coordination de tous, patients compris », décrit Antoine Malone. Directeur de projets à la Fédération hospitalière de France (FHF), l’homme porte donc en France un concept québécois, la « responsabilité populationnelle » qu’expérimentent cinq territoires français.
Parmi ces territoires figure la ville de Douai dont le maire, Frédéric Chéreau, s’avère convaincu : « le diabète de type 2 et l’obésité sont deux pathologies de civilisation que l’on peut prévenir, dépister et équilibrer, actions plus cruciales encore sur un territoire dont le profil socio-économique en accroît la prévalence, avec toutes les conséquences qui en découlent, pour le malade comme pour le collectif (engorgement hospitalier, dépenses de santé…). »

Un système de santé plus réactif
Avec l’hôpital pour pilote, le dispositif s’attache ainsi à améliorer la santé des Douaisiens en utilisant au mieux les ressources locales. « Au centre s’imposent d’abord les médecins de ville, avec lesquels il s’agit de tisser un véritable partenariat », précise l’élu. Mais les associations de quartier, les clubs sportifs et les services municipaux sont aussi concernés car la santé est indissociable de l’alimentation, du logement, de la précarité sociale ou de l’activité physique. « Il ne s’agit donc pas de créer de nouvelles actions mais de mettre celles-ci en cohérence », résume Antoine Malone. Un maillage de confiance qui repose sur l’engagement premier de la commune, d’ores et déjà acquis à Douais où les premiers résultats, encourageants, « font à l’évidence, du modèle québécois, la norme future d’un système de santé plus réactif et pertinent », assure Frédéric Chéreau.