Grenoble Alpes Métropole : Aquapole continue d’innover

Laurence Denès
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Grenoble Alpes Métropole méthanisation des eaux usées

Cinq ans après son lancement dans la méthanisation des eaux usées, la station d’épuration explore les pistes d’une nouvelle optimisation environnementale.

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En 2014, l’injection de biométhane produit à partir des eaux usées est autorisée dans les réseaux de gaz naturel. C’est le feu vert qu’attendait Aquapole : deux ans plus tard, la station d’épuration grenobloise devient ainsi la deuxième de France à s’inscrire dans cette logique nouvelle, faisant de ses 8000 tonnes de boues issues des eaux usées une énergie renouvelable destinée au réseau de GRDF.

Après cinq ans d’exercice, l’investissement se voit largement récompensé puisque, avec une production de méthane supérieure aux estimations (elle équivaut aujourd’hui à l’alimentation énergétique de 90 bus ou de 2500 foyers par an), la redevance annuelle de la collectivité, initialement de 700 000 €, vient d’être portée à 1,1 M€. Pour autant, pas question de se reposer sur ces lauriers : « Même si l’intégralité des boues est désormais valorisée, une amélioration des process s’impose à nouveau pour optimiser les installations et réduire encore notre empreinte environnementale », pose le directeur adjoint de la régie assainissement, Nicolas Lesur.

Le CO2, nouvelle ressource

Deux pistes s’ouvrent devant Aquapole. « La première, relativement simple techniquement, s’intéresse aux intrants méthanogènes extérieurs », détaille Nicolas Lesur. Boues issues de collectivités voisines et, surtout, graisses des restaurateurs, sont visées, actuellement confiées à des prestataires privés. Plus expérimentale, la seconde solution envisagée s’avère aussi nettement plus innovante : elle consiste à récupérer le dioxyde de carbone qui compose pour 40 % le biogaz produit in situ. « Aujourd’hui rejeté dans l’atmosphère, ce co-produit fatal pourrait, une fois purifié, lavé et liquéfié, connaître une seconde vie dans la production industrielle », détaille le directeur adjoint.

Contributive d’une industrie plus respectueuse de l’environnement, l’option participerait aussi aux objectifs du plan climat métropolitain tout en soutenant l’implantation d’une nouvelle filière sur le territoire… Et ferait d’Aquapole, une fois encore, une installation pionnière.
 

Laurence Denès
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