Jonzac : un bouclier énergétique nommé géothermie

Julie Desbiolles
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Jonzac : un bouclier énergétique nommé géothermie

Le premier puits géothermique de la commune a été foré en 1979. Résultat : 83 % de ses besoins thermiques sont couverts. Avec l’intercommunalité, Jonzac a aussi un projet de parc photovoltaïque de 60 hectares, relié à une station de production d'hydrogène vert.

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Alors que les prix de l'énergie flambent, la ville de Jonzac (Charente-Maritime) continue à chauffer ses bâtiments, ses thermes et ses 3500 habitants en toute tranquillité. Et pour cause : le pari de la géothermie et du chauffage au bois y a été fait il y a plus de quarante ans. L'eau des thermes vient, en effet, d'un puits géothermique qui a été foré en 1979. 

Un réseau de 30 km
Le réseau de chaleur urbain de trente kilomètres est alimenté par trois chaudières à bois déchiqueté, et complété par un réseau de géothermie basse température. La totalité des bâtiments publics est raccordée au réseau (hôpital, Ehpad, lycée...) ainsi que 400 logements. En somme : « 83 % des besoins thermiques de la commune sont couverts par des énergies renouvelables », résume Claude Belot, président de la communauté de communes Haute Saintonge et maire de la ville à l'époque du premier forage.

Factures stables
Dans le contexte actuel, ce pari révèle tous ses avantages. Les thermes et les bâtiments publics sont toujours à la même température, sans variation de la facture. Et le prix du chauffage urbain, en plus d'être stable, reste bas : « Notre mégawatt-heure s'élève 69 € contre 286 € le mégawatt-heure électrique », illustre l'ancien maire. 
Pour en arriver là, les investissements au cours des quarante dernières années ont été importants : forage de deux nouveaux puits, installation de chaudières... Mais « économiquement, ça tient la route : une fois que l'emprunt est remboursé, nous sommes bénéficiaires, tout en vendant l'énergie moins chère aux administrés », explique-t-il.

Autoconsommation électrique
La ville et la communauté de communes souhaitent aller plus loin : un projet de parc photovoltaïque de soixante hectares, relié à une station de production d'hydrogène vert, devrait permettre de couvrir 60 à 65 % des besoins en électricité d'ici 2030 – et, à terme, d'aller vers l'autoconsommation. « Il y a une motivation financière, la volonté de créer de l'activité... Mais je suis aussi convaincu que les collectivités ont un rôle à jouer dans la transition énergétique », conclut Claude Belot.

Julie Desbiolles
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