Métropole de Montpellier : cap sur la mobilité décarbonée
Nouvelle ligne de tram, cinq lignes de BHNS, réseau vélo… La métropole méditerranéenne met les bouchées doubles pour tenir le calendrier de son « choc des mobilités » dès 2025, avec en fer de lance sa politique de gratuité des transports. Ce vaste chantier s'accompagne d'un réaménagement et de la végétalisation de la ville.
En hausse constante, le trafic routier est responsable, sur l’aire urbaine de Montpellier, de 82 % des émissions de dioxyde d’azote. Face à cet impératif de santé publique, la métropole (31 communes pour 460 000 habitants) a décidé de prendre le taureau par les cornes. « Il faut agir vite face à une situation d’urgence climatique en décongestionnant le trafic automobile et en promouvant une mobilité décarbonée », insiste Julie Frêche, vice-présidente déléguée au transport et aux mobilités actives de la métropole.
Plan de bataille ambitieux
Début 2021, un plan de bataille ambitieux a été lancé avec l’échéance courte de 2025. « Il faut tenir les délais, c’est indispensable, insiste l’élue. Il s’agit d’une profonde transition pour améliorer la qualité de l’air et rééquilibrer la ville en faveur des quartiers ouest jusqu’alors mal desservis ». La métropole veut tout remettre à plat et repenser les différents dispositifs en complémentarité. Avec la gratuité des transports, qui sera généralisée fin 2023, portée en étendard d’une volonté politique forte.
« Des quartiers apaisés »
« Dans notre stratégie, il peut y avoir des injonctions contradictoires parfois difficiles à expliquer à la population malgré toutes les concertations lancées », reconnaît Julie Frêche. Donnant une place à chaque usage, le nouveau plan de circulation vise à réduire fortement le flux automobile avec plus de place pour le vélo, des trottoirs élargis, de nouveaux parkings relais et une offre accrue de transports collectifs. Résultat : « des quartiers apaisés imperméables à la voiture et perméables aux mobilités douces ». Avec toujours les mêmes objectifs : supprimer la circulation de transit, embellir et améliorer les espaces publics, sécuriser le chemin de l’écolier, sanctuariser la place du piéton... Le nouveau partage de la voirie a démarré, dès le début du mandat, par la suppression de toutes les 2 x 2 voies et la création de nouvelles voies cyclables.
Investissements de 1,5 Md€
Le « choc des mobilités » revendiqué par la métropole passe par un plan massif d’investissement dans les infrastructures de 1,5 Md€ : nouvelle ligne 5 du tramway (450 M€) et extension de la ligne 1 (60 M€), création de cinq lignes bus à haut niveau de service (BHNS, 340 M€) et d’un réseau vélo ligne (230 km et 150 M€)… A cela s’ajoute le coût de 30 M€ par an de la gratuité des transports. En 2025, 83% de la population métropolitaine seront couverts par le réseau bus, bus-tram et tram.
Le plan vélo veut desservir les zones d’emplois et les équipements de loisirs. Il vise les mobilités du quotidien, notamment pour permettre aux enfants de se rendre en sécurité à l’école. Par ailleurs, la métropole propose des aides à l'acquisition d'un vélo à assistance électrique et d’un vélo cargo électrique pour les professionnels mais aussi des services de covoiturage et d’autopartage.
Cinq lignes de BHNS
Axe fort pour compléter le maillage du réseau de transport, cinq lignes de BHNS seront créées sur 57 km (55 000 voyageurs par jour), avec un service équivalent à un tram grâce à des voies réservées et une priorité sur les voitures. Objectifs affichés : desservir les zones d’emploi et les communes les plus excentrées de la métropole. Il s’agit aussi de sortir de l’autosolisme grâce à des transports collectifs plus rapides.
Opérationnels d’ici 2025, les 60 BHNS électriques bénéficieront d’aménagements cyclables de part et d’autre des lignes.
Végétalisation de la ville
La priorité donnée à la végétalisation se traduira notamment sur les 26 km de la ligne 5 du tram, les cinq lignes de BHNS et les vélos lignes. « Le tram constitue un puissant levier de transformation et d’embellissement de la ville, explique Julie Frêche. Grâce à lui, nous poursuivons la piétonnisation et réduisons axe par axe la circulation automobile en faveur des mobilités douces ».
Le cap mis sur la végétalisation passe aussi par la place de la Comédie avec de vastes travaux. L’embellissement de cet espace emblématique, très minéral, veut répondre à la crise climatique et aux pics de chaleur avec huit grands ormes, un banc végétalisé de 90 m, une porte d'eau prolongée par des jets d’eau, des bandes plantées dans les allées latérales… Dans le cadre de ce projet global de réaménagement du centre (budget de 40 M€), les mobilités ont été totalement repensées. « Nous avons supprimé la fonction de transit du tunnel de la Comédie pour contourner la centralité et non plus la traverser », détaille Julie Frêche. A cela s’ajoutera un hub de mobilités sous la place. La nouvelle métropole décarbonée est en marche !