Muttersholtz possède un gymnase à énergie positive et ZAN
Fruit d’une longue réflexion, l’équipement a voulu limiter le déplacement et l'étalement urbain. Il produit plus d'énergie qu'il n'en consomme et l'aménagement autour du bâtiment a été coconstruit avec un groupe de citoyens.
Engagée dans une démarche TEPOS (Territoire à énergie positive), Muttersholtz ne se contente pas de bâtir des équipements durables. Cette commune de 2200 habitants du Bas-Rhin réfléchit aussi à leur place au sein du village. Pendant longtemps, la société de gymnastique a eu pour lieu d'entraînement une ancienne synagogue devenue salle des fêtes communale. Une coactivité pas toujours simple à gérer pour les gymnastes.
Limiter l'étalement urbain
Dès 2010, la mairie, avec l'aide du CAUE (Conseil d'architecture d'urbanisme et de l'environnement) du Bas-Rhin, étudie les possibilités de leur créer une salle dédiée. Premier point de vigilance : « définir le besoin en tenant compte des dynamiques collectives existantes. Nous avons fait le choix d'un gymnase plutôt que d'un complexe multisport, car le club de gymnastique marchait bien. Le but était d'encourager ces pratiques et pas de faire de la concurrence aux clubs de hand ou de basket des villages voisins », explique Julien Rodrigues, secrétaire général de la mairie.
Deuxième point : limiter le déplacement et l'étalement urbain. « Nous avions la possibilité de construire ce nouveau bâtiment à l'extérieur du village, avec de la place pour faire des parkings », souligne-t-il.
Zéro artificialisation nette
La commune décide plutôt de renforcer le pôle d'équipements publics autour de la salle des fêtes et de renoncer au parking, malgré « l'hostilité de certains pratiquants qui ont l'habitude de venir en voiture », confie Julien Rodrigues. Dix ans d'acquisitions foncières lui permettent de lancer la construction du bâtiment et des liaisons douces pour y accéder à pied et à vélo. Troisième point, favoriser le vivre ensemble sur un site qui rassemble des activités culturelles et festives. L'aménagement tout autour du bâtiment a été coconstruit avec un groupe de citoyens. « Le résultat est un aménagement public zéro voiture, zéro tuyau car il est 100% perméable, zéro artificialisation nette (le gymnase est construit sur un ancien hangar agricole) et avec du végétal majoritaire pour lutter contre les îlots de chaleur », décrit Julien Rodrigues.
Une centrale photovoltaïque sur le toit
Le gymnase produit aussi plus d'énergie qu'il n'en consomme. Son toit est équipé d'une centrale photovoltaïque de 94 kWc. Sur 2021, toutes les consommations électriques diurnes du bâtiment, soit la moitié de sa consommation (éclairage, ventilation) ont été assurées par le toit solaire. Le surplus (80 000 kWh en 2021) est injecté sur le réseau et revendu à Enercoop. Une petite chaudière à granulés couvre les besoins de chaleur. Coût total de ce projet inauguré en 2018 : 3,2 M€, financés à 23% par la commune, à 45% par un prêt croissance verte de la Banque des Territoires et par des subventions.