Le réaménagement de la gare de Quimper se fera en matériaux de réemploi

Julie Desbiolles
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La nouvelle gare de Quimper se fera en matériaux de réemploi

Le futur site intégrera 2000 tonnes de matériaux de réemploi provenant de l'ancienne gare ou récupérés ailleurs. Les pavés et les bordures en granit seront réutilisés.

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À Quimper, le réaménagement du pôle d’échanges multimodal de la gare (PEM) aura un petit côté vintage : le futur site va intégrer 2000 tonnes de matériaux de réemploi, sauvés de l'ancienne gare ou récupérés ailleurs. Concrètement, les pavés et les bordures en granit seront réutilisés. Les platelages seront faits de planches de chêne venues d'anciens wagons de marchandise. Enfin, des bancs seront fabriqués avec des linteaux de maisons bretonnes.

Adapter plan et chantier
Si l'idée paraît simple, la réalisation pose de vrais défis : d'abord car il faut trouver ces matériaux quand ils ne sont pas issus de l'ancienne construction. C'est pourquoi le projet a assez vite été inscrit au programme européen FCRBE (« Facilitating the circulation of reclaimed building elements », soit « Faciliter la circulation d’éléments de réemploi ») porté par le collectif belge Rotor. Celui-ci offre une mise en valeur du projet, et a surtout une expérience du réemploi et un annuaire de fournisseurs en Europe du Nord-Ouest, Opalis – qui a par exemple permis de trouver les planches de chêne. 
Parallèlement, la phase de conception doit aussi être adaptée : « Par définition, ces matériaux ne sont pas fabriqués à la demande ; au moment où nous concevons le projet. Il faut nous assurer que ceux que nous prévoyons d'utiliser seront encore disponibles dans deux ans », détaille Adrien Leduc, architecte à l'agence Ter, maître d'œuvre du projet. Autre difficulté, le fait que ces matériaux n'aient pas de dimension standardisée : « Nous devons faire des plans capables d'absorber un changement sur le chantier », explique-t-il.

Un surcoût léger
Le surcoût de cette démarche reste néanmoins peu élevé : en mélangeant réemploi sur site et matériaux de réemploi extérieurs, Adrien Leduc l'estime à 150 000 € pour un chantier à 37 M€. Et c'est surtout pour lui une démonstration : « Réutiliser des matériaux sur ce chantier, ça ne va pas changer la face du monde mais cela montre que c'est possible : c'est ainsi qu'on peut susciter une généralisation du réemploi. »

Julie Desbiolles
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