Roubaix apporte une réponse à l’urgence alimentaire et sociale

Le projet roubaisien repose sur plusieurs piliers. D’abord, les jardins partagés, implantés sur des terrains municipaux, permettent aux habitants de cultiver eux-mêmes leurs fruits et légumes tout en recréant des dynamiques collectives. Ensuite, des ateliers cuisine et nutrition sont proposés aux familles pour apprendre à cuisiner sainement avec des ressources limitées.En parallèle, des partenariats ont été noués avec des producteurs locaux pour alimenter cantines scolaires, marchés et structures sociales. Des circuits alternatifs de distribution – comme les Associations pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne (AMAP) – facilitent l’accès à des produits frais à prix abordables.

Une dynamique de territoire qui doit être soutenue

Les premiers résultats sont là : les jardins sont investis, les ateliers font le plein, les liens se renforcent. La politique alimentaire de Roubaix devient un marqueur fort de l’action publique locale. Mais, comme l’ont rappelé Séverine Soëtaert (directrice du CCAS) et Laurence Matthys (direction des serres municipales), cette dynamique ne peut s’inscrire dans la durée sans un soutien pérenne. Temps long, financements stables, volonté politique et implication citoyenne sont indispensables.
À l’heure où les crises sociales et climatiques s’enchevêtrent, Roubaix montre qu’une ville peut redevenir nourricière. Non pas en multipliant les aides ponctuelles, mais en recréant des conditions d’autonomie, de dignité et d’équité. Un exemple à suivre pour bien d’autres territoires.