Stains : un toit pour les populations les plus fragiles

La ville de Stains fait un pas en avant dans la lutte contre la crise du logement avec le lancement de la fabrication des premiers bâtiments mobiles et modulables. Ce projet novateur, baptisé "Toits Temporaires Urbains (TTU)", est destiné à accueillir des femmes isolées avec enfants dans le quartier du Clos Saint-Lazare, un territoire en pleine transformation urbaine. Prévu pour l’été 2025, ce centre d’hébergement temporaire marque une étape cruciale dans le programme de renouvellement urbain de la ville.

Une solution modulable face à l'urgence du logement
Face à la saturation du secteur du logement en Seine-Saint-Denis, la ville de Stains mise sur une approche innovante : des bâtiments temporaires et modulables en bois, produits en France par l'entreprise SELVEA. Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, a souligné l'urgence de trouver des solutions face à la crise actuelle : « Nous devons faire preuve d'inventivité pour répondre aux besoins en hébergement d'urgence. Grâce à ces bâtiments, nous ouvrirons un centre d’accueil pour une trentaine de femmes et enfants à Stains. »
Ces bâtiments temporaires ont été conçus pour être déplaçables et réemployables, offrant ainsi une flexibilité adaptée aux contraintes foncières du territoire. Installés sur des fondations légères, ils peuvent être démontés et remontés ailleurs, en fonction des besoins futurs.

Un quartier en pleine mutation

Le Clos Saint-Lazare, où seront implantés ces premiers bâtiments, est un quartier en pleine transformation. La tour 8, démolie en 2015, a laissé un terrain vacant qui attend une nouvelle vocation dans le cadre du programme de renouvellement urbain. En attendant la construction d'une cité artisanale, les bâtiments modulaires du projet TTU offriront une transition temporaire, apportant une réponse immédiate aux besoins d’hébergement tout en s'intégrant dans la dynamique de développement du quartier.

Vers un modèle durable et réplicable

Le projet de Stains ne se limite pas à une simple réponse à l'urgence du logement. Il s’inscrit dans une ambition plus large de durabilité et d’écologie. Les bâtiments modulaires respectent les standards environnementaux fixés pour 2028, avec des matériaux biosourcés comme le bois des Cévennes et des systèmes énergétiques efficaces, comme le recours à des pompes à chaleur. Leur empreinte carbone est six fois inférieure à celle d'une construction traditionnelle.
En qualité de partenaire, Eric Lombard, directeur général de la Caisse des Dépôts, a salué ce modèle innovant, qui pourrait servir de référence pour d'autres territoires confrontés aux mêmes défis. « Il faut aller encore plus loin pour faciliter ce type d'opérations, à condition qu'elles soient à un vrai niveau de performance environnementale et de qualité architecturale », a-t-il déclaré.
Les partenaires : Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis ; SNCF Immobilier, la Banque des Territoires et ICF Habitat.